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Outil efficace et marginal

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L’obtention par un salarié d’un diplôme grâce à la VAE [validation des acquis de l’expérience] offre une belle preuve de courage, de volonté et de compétence. » L’avis de Denis Dardenne, directeur des formations à l’Iris (Institut de ressources en intervention sociale), semble largement partagé. Tant les employeurs que les syndicats de professionnels et les centres de formation défendent cette façon d’accéder à la qualification.

Née en 2002, la VAE s’implante de plus en plus dans le secteur social et médico-social, en particulier pour préparer des diplômes d’éducateur spécialisé ou d’accompagnant éducatif et social. La loi de septembre 2018 sur la liberté de choisir son avenir professionnel – et la vision individualisée de la formation qu’elle porte – offre un regain d’intérêt pour le dispositif, au point que certains dirigeants de centres de formation prévoient un acheminement de plus en plus marqué vers une hybridation des quatre voies d’accès aux diplômes que sont les formations initiale et continue, l’apprentissage et la VAE. Cette dernière devient donc un produit complémentaire de leur offre pédagogique (page 12). Simultanément, certains de ces établissements professionnalisent le métier d’accompagnant à la VAE. Parce que tous le soulignent, et en premier lieu les professionnels qui se sont lancés dans l’aventure, cet exercice complexe exige un grand formalisme ainsi qu’un conséquent travail personnel et d’introspection. Des activités qui appellent un nécessaire soutien (page 10). En témoigne aussi Cassandra Bravo, aujourd’hui éducatrice spécialisée après une formation initiale de monitrice-éducatrice, dans notre podcast SMS cette semaine.

La plus importante critique adressée à la VAE ? Elle ne saurait résoudre à elle seule tous les problèmes du secteur. Pour certains, elle permet d’éviter des licenciements plus qu’elle ne conduit à dénicher les perles rares pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre et le manque d’attractivité (page 8). Pour tous, donc, elle reste un outil aussi utile que marginal. Ce qui n’entame pas sa capacité à faciliter la promotion sociale et professionnelle, en particulier de personnes initialement peu qualifiées. Cette valorisation personnelle, cette reconnaissance des compétences, constitue d’ailleurs une des principales motivations de nombreux professionnels. Comme en témoigne Barbara Gainard-Berna (page 10), d’autant que, sur le plan financier, son passage d’aide médico-psychologique (infrabac) à conseillère en économie sociale familiale (bac + 3) ne lui octroie pour l’heure que quelques dizaines d’euros d’augmentation, du fait de la perte de sa prime d’ancienneté. La VAE serait-elle davantage sollicitée si les professionnels se voyaient revalorisés en changeant de poste ? La question reste ouverte.

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