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Détresse, délitement et transparence

Cette détresse n’a laissé personne indifférent. Celle d’une aide-soignante se résignant à la vaccination contre la Covid-19 afin de ne pas perdre son emploi. Entre deux sanglots, elle confie avec sincérité à la caméra, presque à contrecœur : « Je ne voulais pas le faire. »

Le délitement d’une société se mesure souvent à de significatifs détails. La réaction de cette professionnelle de santé en constitue un exemple presque chimiquement pur.

Comment une femme dont le métier est consacré à la prise en charge de personnes vulnérables ou malades en est-elle venue à douter de l’efficacité d’un vaccin dont les effets bénéfiques sont objectivement mesurables ?

Prétendre répondre à cette question revient à sombrer dans la vanité ou la bêtise. Mais notre mémoire collective peut toutefois nous offrir quelques pistes de réflexion.

Le scepticisme d’une partie bruyante – bien que très minoritaire – de la population ne vient pas de nulle part. Il s’ancre d’abord dans les multiples mensonges d’Etat en matière sanitaire : le nuage de Tchernobyl, le scandale du sang contaminé, l’empoisonnement des Antilles au chlordécone et, plus près de nous, les affabulations gouvernementales sur la disponibilité des masques n’ont pas été oubliés. Ils creusent et entretiennent une immense colère qui se résumerait ainsi : la vie des moins puissants, des moins riches n’a pas la même valeur que celle des membres des classes dominantes. La dissimulation offre aussi un terrain de jeu parfait à de cyniques complotistes qui se nourrissent de l’ire, de la détresse et de la peur d’une part grandissante de nos concitoyens. Il n’est pas interdit non plus de relever que l’infantilisation permanente d’une vieille nation comme la nôtre provoque toujours des réactions éruptives.

En matière d’action publique, particulièrement de soin et de prise en charge, la transparence possède de nombreuses vertus curatives. Elle informe, rassure et mobilise. Les exemples venus de Scandinavie, d’Allemagne ou de Nouvelle-Zélande sont de ce point de vue instructifs.

Cesser de prendre les Français pour d’égoïstes enfants capricieux, voilà qui pourrait servir à la fois de boussole et de philosophie à une campagne électorale.

Éditorial

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