Nous voulons animer la communauté des volontaires pour générer un sentiment d’appartenance. C’est un axe qui a été sous-estimé ces dernières années. Cela pourrait passer par l’organisation de webinaires entre volontaires sur un groupe de travail. Ou encore par la création d’une association d’anciens volontaires. Deuxième point : l’égalité des chances. Nous avons la préoccupation de donner plus à ceux qui ont moins : les personnes en situation de handicap, les décrocheurs ou encore les réfugiés avec notre programme Volont’R. Troisième orientation : valoriser le service civique. On a créé un club de valorisation qui regroupe des entreprises et des associations professionnelles, pour associer le service civique à des compétences et renforcer ainsi sa reconnaissance. Enfin, nous voulons approfondir la logique de parcours, que ce soit avec les fonds européens, Erasmus + et le Corps européen de solidarité, que l’on gère, ou avec le service national universel.
Nous avons des objectifs quantitatifs et qualitatifs. Nous souhaitons renforcer les thématiques plébiscitées par les jeunes en incitant les organismes à créer des missions autour de ces questions. En 2021, la transition écologique a été désignée « grande cause », devant l’égalité femmes-hommes, qui devrait donc, logiquement, être la cause portée par l’agence en 2022. On veillera aussi à proposer plus d’offres relatives aux besoins révélés par la crise sanitaire : le dialogue intergénérationnel, la santé et la continuité pédagogique.
Nous avons aussi l’ambition de créer de nouveaux espaces de développement. La Fédération des chambres d’agriculture a, par exemple, obtenu un agrément pour des missions autour de l’agriculture biologique. Le 27 août, le Premier ministre a annoncé le financement de 3 000 missions de service civique pour développer les tiers-lieux. Les organismes déjà engagés sont incités à accueillir davantage de jeunes. Depuis les annonces de juillet 2020, les collectivités territoriales ont ainsi augmenté de plus de 50 % le nombre de leurs missions ; l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris de plus de 30 %. Pour faciliter leur travail, l’agence développe des outils de communication, des aides à la compréhension du dispositif.
Nous avons réalisé un profond travail tourné vers des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) et des agences régionales de santé (ARS) pour les inciter à mieux communiquer auprès des familles et des jeunes en situation de handicap. Il est nécessaire de maintenir ce niveau d’information et d’accompagner les organismes à accueillir ces jeunes. Le handicap mental, il est vrai, est encore peu représenté. Nous devons mieux y travailler, mais c’est aussi un problème sociétal. Mille missions sont par ailleurs réservées à des « ambassadeurs de l’accessibilité », qui permettent aux collectivités de se mettre en conformité avec les normes. Souvent, ce sont des jeunes eux-mêmes en situation de handicap qui sont intéressés. C’est positif mais il faut rester vigilant : ce n’est pas parce qu’on est handicapé qu’on doit s’engager sur ces questions.
Pour 40 % de ces contrats non achevés, il s’agit de sorties positives, un retour à l’emploi ou en études. Pour les autres, la thématique peut ne plus parler aux jeunes, la relation avec le tuteur peut s’être détériorée, etc. Mais rien ne dit que ces jeunes n’ayant pas achevé leur contrat sont déçus. Au contraire : 91 % des volontaires déclarent être satisfaits de leur mission.
L’agence vérifie en amont la conformité des missions proposées. Elle organise une veille et apporte une réponse à tout signalement. Le nombre de contrôles a doublé. En 2018 et 2019, plus de 10 % des organismes ont été contrôlés. Le service civique est une expérience citoyenne censée permettre aux jeunes de prendre confiance, de renforcer leur place dans la société. S’ils sont ou qu’ils se sentent maltraités, c’est contre-productif.