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Au CCAS de Monteux, des jeunes forment les personnes âgées au numérique

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Le centre communal d’action sociale (CCAS) de Monteux, dans le Vaucluse, propose depuis octobre 2020 un service civique en binôme visant à accompagner et à former les plus de 65 ans aux outils numériques.

« Si c’était à recommencer, je signerais une nouvelle fois sans hésiter », s’enthousiasme Joan Travail. A 22 ans, le jeune homme a terminé son service civique en mai dernier au sein du centre communal d’action sociale de Monteux. L’objectif : lutter contre l’isolement des personnes âgées en leur apprenant à se servir des outils numériques : « Il y avait beaucoup de demandes diverses. Cela allait du fonctionnement de WhatsApp pour appeler leurs proches à la consultation de documents administratifs en passant par la prise de rendez-vous sur Doctolib », détaille-t-il. Avec son collègue, Hugo Guérin, 21 ans, ils ont mis en place ce projet de A à Z durant sept mois.

« Il était important pour nous de recruter un binôme de jeunes pour avoir des profils différents mais complémentaires », explique Perrine Ducros, qui a été leur tutrice au sein du centre. Pour cela, le CCAS a été aidé par l’association Unis-Cité (voir page ??) qui épaule les structures voulant mettre en place des services civiques sur le numérique. « Cela passe par la définition de la fiche de mission, l’identification d’un tuteur et le recrutement. Nous signons également le contrat de travail et assurons un suivi administratif mais aussi pédagogique des jeunes engagés », souligne Francesco Romano, coordinateur régional du programme « Service civique solidarité seniors » en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Motivation plus que CV

C’est alors qu’il redouble son année de licence 2 cinéma que Joan entend parler du service civique. Sur la plateforme nationale, il postule à celui de Monteux. Son dossier est pré-sélectionné parmi plusieurs autres et il passe un entretien avec l’équipe du centre communal d’action social. « Nous avons davantage pris en compte la motivation que l’expérience ou le CV », souligne Perrine Ducros. Hugo, de son côté, sort d’un bac pro « paysagiste » qui ne lui a pas plu. Un peu « perdu », un ami lui conseille de s’engager en service civique. Les deux jeunes se retrouvent ainsi au centre de Monteux à la veille du reconfinement de novembre dernier. « Nous avons élaboré un questionnaire à destination des plus de 65 ans pour connaître leurs envies en termes de formation numérique. Mais il n’a été envoyé qu’en janvier car, entre-temps, nous avons compris que leur premier besoin était surtout d’avoir leurs courses à domicile. Nous sommes donc devenus un peu livreurs », plaisante Joan. Malgré ce retard, une quarantaine de seniors se sont inscrits à la formation et, dès janvier 2021, les deux jeunes se rendent chez eux pour des cours d’éducation numérique. « On avait un peu peur au début que les personnes s’inquiètent d’avoir des visites à domicile avec ce contexte sanitaire particulier. Mais tout le monde a joué le jeu », relate Perrine Ducros.

Vers le marché du travail

En mai, le contrat de service civique des deux jeunes adultes est arrivé à terme. Mais, pour Joan, il a abouti à un emploi : il vient d’être embauché en tant que conseiller numérique au CCAS de Monteux. Hugo, lui, cherche également le même genre de poste dans la région. « Ce n’est pas toujours facile à la fin du service civique : on ne touche pas le chômage et le statut peut être considéré à la fois comme un travail et du bénévolat. Mais je ne regrette pas du tout, j’ai beaucoup appris et découvert sur moi : même si je parle vite et que je bégaie parfois, je suis très sociable. Maintenant, je sais davantage quels métiers me conviennent. » Le projet va se poursuivre sans eux. « Nous avons obtenu une enveloppe de la part de la conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées, précise Catherine Siau, directrice du CCAS. Avec un budget de 5 000 € la première année puis 6 000 € annuels sur trois ans, cela permet de financer les salaires des services civiques mais aussi l’achat de tablettes pour les personnes qui n’ont pas d’ordinateurs ou de smartphones. » Pour les deux collègues, cette expérience est un peu plus qu’une ligne sur leur CV : « C’est une bonne première étape pour entrer sur le marché du travail, surtout pour ceux qui ont peur ou qui hésitent », conclut Joan.

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