Ils vivent aux crochets de l’Etat, de leur famille, de leurs amis, de la voisine et du concierge. Ils sont menteurs, glandeurs et profiteurs. Ils ne font rien pour s’en sortir, d’ailleurs en ont-ils seulement envie ?
« Ils », ce sont les pauvres. Cette horde sans cesse grandissante assoiffée de l’argent des riches, foule invisible de gueux indociles aux cris inaudibles.
« La politique sociale, regardez : on met un pognon de dingue dans des minima sociaux, les gens ils sont quand même pauvres. On n’en sort pas. Les gens qui naissent pauvres, ils restent pauvres » (Emmanuel Macron, 12 juin 2018).
C’est bien connu, les pauvres se reproduisent entre eux. Ils naissent pauvres, vivent pauvres et meurent pauvres. Certains réussissent même l’exploit d’être plus pauvres que leurs parents, c’est dire ! Les pauvres, ces éternels personnages zoliens.
« On sait bien qu’il y a parfois des achats d’écrans plats plus importants au mois de septembre qu’à d’autres moments » (Jean-Michel Blanquer, 29 août 2021).
C’est bien connu, les pauvres profitent des largesses de l’Etat pour dépenser leur argent n’importe comment. Ils se ruent sur le Nutella en promo et délaissent les cahiers grand format petits carreaux. Autant leur distribuer des bons d’achat, ça les aiderait à faire des choix éclairés et raisonnés. Les pauvres, ces cons(ommateurs).
« Je propose d’étudier l’opportunité pour les propriétaires de résidences secondaires qui seront les seuls à payer la taxe d’habitation de voter aux élections municipales sur leurs deux lieux de vie » (Eric Woerth, 28 août 2021).
C’est bien connu, les pauvres ne comprennent rien à la politique. Il serait donc tout à fait normal que leur voix compte moins que celle des riches. On devrait rétablir le suffrage censitaire, une tranche d’impôt = un vote, et on pourrait même supprimer le droit de vote à ceux qui ne sont pas imposables ! Pas d’impôt, pas de vote, ça devrait les motiver à se mettre au travail, non ? Les pauvres, ces citoyens au rabais.
« Paris devient sale, Paris avec ses rues touristiques envahies de SDF, de matelas sur les trottoirs » (Nadine Morano, 4 août 2015).
C’est bien connu, les pauvres sont laids et repoussants. C’est insupportable de les voir se pavaner sous nos yeux, intolérable de les laisser s’étaler ainsi dans les beaux quartiers comme si la rue leur appartenait ! Les pauvres, ces épouvantails à touristes.
« En contrepartie du RSA, il faut que chacun assume chaque semaine cinq heures de service social. Cela ne représente pas grand-chose mais montre que, en face des droits, pour vous il y a des devoirs » (Laurent Wauquiez, 9 mai 2011).
C’est bien connu, entre la CMU, le RSA et les allocs, les pauvres gagnent mieux leur vie que les honnêtes travailleurs. Ils ont tous les droits, tout gratuit, sans même bouger de leur canapé ! Faudrait surtout pas qu’ils y prennent goût, être pauvre ça se mérite ! Les pauvres, ces vils profiteurs !