Il y a des mots plus humanisants que d’autres : ceux d’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ne le sont pas. Valérie Martin aurait préféré que l’on garde l’appellation « maisons d’accueil pour personnes âgées dépendantes » (Mapad). Le 6 mars 2020, coronavirus oblige, Vilanova, la maison de retraite qu’elle dirige à Corbas (Rhône), a fermé ses portes aux familles. Un sentiment de sécurité devait très vite compenser le sentiment d’abandon immédiatement ressenti par les résidents. Aussi, pas question de les isoler dans leur chambre ! « Pour que le virus n’entre pas, il faut s’enfermer d’ici mercredi », propose la responsable à son équipe. C’est ainsi que, durant 47 jours, 24 heures sur 24, les professionnels volontaires sont restés avec les pensionnaires. Une page Facebook est créée pour informer les familles et établir le lien avec l’extérieur. Pour Valérie Martin, il fallait juste « être là pour préserver la liberté des résidents et protéger la vie coûte que coûte ». L’écriture est imparfaite mais l’aventure humaine inédite.
« “Moi, Vilanova”. Confidences d’un confinement » – Valérie Martin – Ed. Sydney Laurent, 16,90 €.