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En Dordogne, des taxis aident les victimes de violences conjugales

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En Dordogne, des taxis aident les victimes de violences conjugales

Crédit photo Monique Castro
Il n’est pas toujours facile pour une femme victime de violences de quitter son domicile. Encore davantage quand celui-ci est éloigné de tout. En Dordogne, des taxis interviennent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour les transporter.

Comment aider les femmes à se mettre à l’abri d’un conjoint violent dans un département aussi étendu et rural que la Dordogne ? « Quand je suis arrivée dans le département en 2019, je savais que le manque de mobilité était un réel problème pour les femmes battues. C’était le début du Grenelle contre les violences conjugales, et j’ai décidé de mettre en place un réseau de taxis », rapporte Valérie de Pauw, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité. Expérimenté depuis janvier 2020, le dispositif « Transport de femmes victimes de violences conjugales » a été pérennisé le 7 avril dernier grâce à une convention entre la préfecture, l’association Safed (service d’accompagnement des familles en difficulté) et le syndicat des taxis de la Dordogne, ainsi qu’au soutien du ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes (subvention annuelle de 4 500 €).

« Lorsque les gendarmes ou les policiers interviennent pour des violences conjugales et que la victime souhaite quitter son domicile, ce sont eux qui organisent et sécurisent son départ », explique Cécile Chambon, directrice du Safed. En journée, ils ont recours à L’îlot femmes, accueil de jour du Safed ; la nuit, au 115. Chacune des structures décide d’une orientation en accord avec la victime, puis appelle le taxi. « Avant qu’il arrive, les forces de l’ordre prennent soin d’isoler la personne violente pour qu’elle ne voie pas le chauffeur ou la voiture », précise Paul Durin, président du syndicat local des taxis. En un an, le nombre de chauffeurs adhérents au projet est passé de 17 à 55. « Quand nous avons bâti le dispositif avec la préfecture, nous redoutions que le maillage soit insuffisant, surtout la nuit. Pourtant, nous n’avons jamais eu de difficulté. Les taxis arrivent dans un délai inférieur à vingt minutes », indique Serge Rayne, commandant en second du groupement de gendarmerie dordognais. Le pari n’était pas gagné : avec une superficie de 9 060 km2, la Dordogne est le troisième département le plus vaste de l’Hexagone.

Un service attendu depuis longtemps

« Prioritairement, nous nous occupons de la victime », insiste le gendarme. Le taxi transporte celle-ci sans frais, la course étant payée par le Safed. En 2020, sur 34 femmes prises en charge dont cinq avec enfants, 57 % ont été emmenées dans un hébergement d’urgence, 17 % dans un centre hospitalier pour un examen médical, 13 % dans un commissariat ou une gendarmerie, 9 % à l’hôtel et 4 % chez des proches. A L’îlot femmes, créé en 2013, les victimes sont reçues par une travailleuse sociale référente de parcours et une psychologue-clinicienne. « Cela fait longtemps que nous attendions ce service. C’était difficile pour des femmes au nord du département de se réfugier à 2 heures du matin dans leur famille vivant au sud. Le taxi peut les y conduire et est autorisé à déborder, si nécessaire, dans les départements limitrophes », se réjouit Valérie Jay, référente de parcours.

Aujourd’hui, une couverture de veille est mise en place afin de prévenir les violences contre les femmes. Des journées de sensibilisation sont proposées aux élus, aux professionnels du médico-social et aux forces de l’ordre pour constituer un réseau de vigilance et d’échange d’informations. « Il est important que les personnes se sentent en confiance pour dénoncer ce qu’elles subissent. Dans ma commune, nous réhabilitons un logement qui sera mis à disposition des victimes en situation d’urgence », souligne Laurent Péréa, maire de Saint-Capraise-de-Lalinde

Inspirations d’ici…

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