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« Les jeunes n’appellent pas beaucoup »

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Encore un cas où le confinement a accéléré les pratiques numériques. A l’association de prévention spécialisée Aiguillage 95 (Val-d’Oise), les éducateurs de rue ont été équipés de téléphones portables en 2020. Objectif : maintenir à distance le lien avec les jeunes. Jusqu’alors, les équipes se partageaient un seul téléphone professionnel ; désormais, le numéro de téléphone de chaque travailleur social figure sur le site Internet de l’association.

Le sujet a suscité des réactions ambivalentes. « Avant le confinement, l’équipement en téléphones portables était une demande des éducateurs », explique Marie Martin, l’une des travailleuses sociales. En même temps, ce besoin de fluidifier la communication avec les jeunes, d’instaurer une relation personnalisée à distance, s’accompagne de la crainte d’être sur-sollicité. Finalement, la frénésie de coups de fil ou de messages n’a pas eu lieu. « Les jeunes n’appellent pas beaucoup », selon Marie Martin.

Le sujet a été encadré en amont par une charte. S’agissant du téléphone professionnel, il rappelle la possibilité de ne pas décrocher, que l’on soit au volant ou en réunion, en invitant à l’éteindre pour les congés et à ne pas l’utiliser pour des motifs personnels. L’utilisation des réseaux sociaux par les éducateurs spécialisés, une pratique fortement encouragée par le conseil départemental du Val-d’Oise pour sensibiliser les jeunes aux dangers du numérique, est également encadrée.

Convaincue de l’intérêt de ce support pour se rapprocher davantage de son public, Marie Martin a volontairement décidé de s’investir sur ces applications en ligne. « Chaque jour, je fais une veille : je regarde les “stories” sur Snapchat. C’est vraiment un autre regard, même pour l’ambiance de quartier. Récemment, il y a eu des affrontements et j’ai vu que l’ambiance commençait à se tendre en ligne. » Par le biais de ce réseau social, elle est connectée à une quarantaine de jeunes qu’elle a d’abord rencontrés en chair et en os, et qui lui envoient des messages privés ou des notes vocales.

Alors que ces applications cultivent l’hyperconnexion, l’éducatrice dispose de bornes claires : deux heures au maximum de navigation en ligne pendant les horaires hebdomadaires de travail, soit une trentaine de minutes sur quatre jours. Quid des urgences ? « J’en réfère à ma direction », répond-t-elle. Hormis ce cas, si des jeunes la sollicitent tard, la réponse n’est pas si compliquée : « J’ai fini de travailler, je te réponds demain. »

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