La naissance d’un nouveau magazine est suffisamment rare pour être signalée. Surtout quand il est lancé par des femmes, et qu’il est engagé sans être binaire. La Déferlante, c’est le nom de ce nouveau mook féministe, un trimestriel indépendant qui donne la parole aux journalistes, aux militants et aux universitaires. Au sommaire du deuxième numéro, un dossier sur les liens entre alimentation et genre, qui rappelle que manger sainement aujourd’hui reste le privilège des classes sociales les plus favorisées. Et si les femmes consomment plutôt des aliments maigres, contrairement aux hommes, cela n’a rien de biologique. Selon la sociologue Solenne Caroff, « le régime alimentaire est comme le régime politique, un mode de gouvernance ». Un autre sujet, sous forme de BD, raconte l’histoire des « sœurs Nardal », deux Martiniquaises oubliées ayant favorisé l’éveil d’une « conscience noire ». Inédite, une chronique sur les minima sociaux défend la « déconjugalisation » : démonstration à l’appui, le calcul actuel prive, en effet, de ressources les femmes les plus précaires.
La Déferlante n° 2 – Juin 2021, 19 € en kiosque.