Un plan de lutte contre la prostitution des mineurs présenté cet automne. Catherine Champrenault, procureure générale de Paris, a dévoilé ce 13 juillet ses grandes pistes d’action pour lutter contre la prostitution infantile. Une centaine de recommandations émanent de cette étude inédite sur laquelle devrait se fonder le secrétariat de l’enfance mais également les ministères de la Justice, de l’Intérieur et le secrétariat chargé du numérique, pour présenter leur plan d’action d’ici octobre.
Concernant la protection de l’enfance, il s’agit en particulier de « combattre l’isolement » des professionnels, selon Catherine Champrenault, lançant l’alerte sur le « désarroi » des acteurs, « souvent démunis et parfois sidérés par les attitudes de ces jeunes ». Au-delà de la formation, la procureure préconise de pouvoir mettre en place des réponses réactives, en interdisciplinarité, avec des prises en charge individualisées, au long cours, et des places réservées.
Le centre pénitentiaire de Toulouse-Seysses épinglé par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté. Avec un taux d’occupation de 186 %, l’établissement héberge 898 détenus pour 482 places. « 173 détenus dorment sur un matelas posé sur le sol. La situation est similaire au sein du quartier de la maison d’arrêt des femmes, qui héberge 58 personnes pour une capacité de 40, soit un taux d’occupation de 145 % », précise le CGLPL. La présence de cafards et de punaises de lit a été observée dans les chambres et les parties communes, et des rats se promènent dans les espaces de promenade, jonchés de détritus. L’ouverture de l’établissement date de 2003 mais la surpopulation a aggravé l’état de délabrement de la majorité des cellules. D’autant que, faute d’activités, les détenus y passent 22 heures par jour.
Addictions : la Maison de Kate sous le feu des critiques. Une pétition recueillant à ce jour plus de 1 600 signatures s’inquiète de l’évolution de la Maison de Kate, à Bucy-le-Long, dans les Hauts-de-France. Structure dédiée à la prise en charge des personnes souffrant d’addictions – la seule en France fondée sur le modèle « Minnesota » –, cet établissement géré par l’association Aurore ne respecterait plus ses préceptes fondés sur l’abstinence et l’entraide entre patients. Ouvert en 1994, ce centre Apte (Aide et prévention des toxico-dépendances par l’entraide) est unique en France. Développée aux Etats-Unis à partir des années 1950, la thérapie « Minnesota » est fondée sur des principes d’abstinence – aux produits comme aux médicaments de substitution – et d’entraide entre patients. Une partie des thérapeutes présentent la particularité d’être d’anciens usagers, des counsellors, formés à l’approche thérapeutique. « Le centre était un modèle différent, qui venait enrichir les propositions faites partout ailleurs et qui n’avaient pas marché pour nous [les anciens patients, Ndlr]. Aujourd’hui, nous assistons avec tristesse et inquiétude à la disparition de ce modèle unique qui nous a sauvé la vie », expose la pétition. Elle dénonce des situations de consommation en interne, des discours divergents sur l’abstinence, une médication systématique, l’absence d’orientation vers les groupes d’entraide ou encore le non-renouvellement des postes de counsellors, passés de huit à deux salariés.
Guyane : un droit à l’éducation marqué par des inégalités profondes. La publication des résultats de l’étude « Guyane : les défis du droit à l’éducation », le 8 juillet dernier, dans laquelle une équipe de quatre chercheurs dresse un état des lieux peu reluisant du système éducatif de l’une des plus petites académies de France, a suscité la controverse. En s’appuyant sur des enquêtes de terrain menées entre septembre 2019 et avril 2021, avec le concours d’Unicef France et du Défenseur des droits, cette recherche met en effet en évidence une série d’obstacles d’ordre géographique, démographique, économique, culturel et linguistique qui entravent l’accès et la qualité de l’éducation sur ce territoire.
Premier obstacle de taille : l’insuffisance du maillage en infrastructures scolaires. Les auteurs estiment ainsi que, malgré des efforts de rattrapage, le programme de construction qui doit s’étendre jusqu’en 2030 et permettre la création de 44 nouveaux établissements accuse un retard de dix ans. Une situation qui entraîne, sur le littoral, une difficulté à absorber un public scolaire de plus en plus nombreux.
Conséquence ? Dans certains établissements, les taux de remplissage frisent parfois les 140 à 150 %. Dans les territoires isolés sur les « fleuves-frontières », en revanche, le manque d’infrastructures scolaires représente l’un des facteurs déterminants d’absentéisme et de décrochage. En cause, l’inadéquation des transports scolaires, dont l’accessibilité et le financement constituent un frein majeur pour les familles concernées.
A l’éloignement s’ajoutent toutefois de multiples autres facteurs venant amoindrir la qualité scolaire et éducative dans cette académie. Parmi eux, l’absence de cantine scolaire dans un grand nombre d’institutions. Côté enseignants, le manque structurel de titulaires et l’instabilité chronique des équipes éducatives dans certains sites isolés compliquent également la construction d’un travail pédagogique pérenne. La déscolarisation atteint des records, avec près de 15 % des 16-18 ans (contre 5 % en moyenne nationale).