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Un protocole social vecteur de dialogue

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La Fondation Apprentis d’Auteuil a choisi, à la fin des années 1980, de réaliser sa propre convention collective ou, comme le précise Luc Fossey, directeur des ressources humaines, son « protocole social ». « Pour articuler tous nos métiers, qui se situent dans les champs de la protection de l’enfance, de la formation et de l’insertion professionnelle, nous ne disposions évidemment pas de convention unique sur le marché. » Direction et représentants du personnel se mettent alors autour de la table pour engager des négociations au sein de chaque famille de métiers : assistants éducatifs et sociaux, éducatifs non cadres (éducateurs, veilleurs de nuit…), pédagogiques et cadres. Un chantier qui a nécessité un dialogue social exigeant. « Il y a dix ans encore, la convention collective 66, qui concerne les éducateurs, était mieux disante que celle des formateurs. » Comment équilibrer les deux sans nuire aux travailleurs sociaux ? Jours de congés, aménagement du temps de travail sont autant de leviers à actionner pour parvenir à équilibrer salaires et avantages. Et ne léser personne.

« Les syndicats n’étaient pas très représentés à l’époque, précise Luc Fossey. Mais nous n’avons pas eu, de mémoire, de difficultés à embarquer dans l’histoire les représentants de salariés. De fil en aiguille, le dialogue social s’est structuré, les gens se sont formés. Nous avons progressé ensemble. Aujourd’hui, la Fondation Apprentis d’Auteuil compte 7 000 salariés contre 1 700 dans les années 1980. » Pour Daniel Laurent, délégué syndical central FO, premier syndicat de la fondation, cette spécificité représente une vraie chance pour le dialogue social. « Même si évidemment nous ne sommes pas toujours en accord avec la direction, cela nous laisse une grande liberté et les bases de dialogue sont assez transparentes. » Lors de la dernière réunion de négociation annuelle obligatoire, la direction a ainsi annoncé avoir une marge de manœuvre de 1 % du budget de la fondation. « Même si ce n’est pas énorme, c’est quand même suffisamment conséquent pour revaloriser les bas salaires, et nous avons par exemple négocier une gratification sur l’éco-mobilité », précise le délégué syndical. Deux primes, l’une concernant les salariés « en première ligne » pendant la crise de la Covid, l’autre pour tous les salariés ont également été attribuées. De quoi apaiser les sources de conflit, tout en maintenant un « dialogue qui se doit d’être toujours vivace », souligne Luc Fossey.

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