Reconnaissant le recours généralisé à des personnes non qualifiées pour répondre à leurs besoins, les acteurs du médico-social réagissent en élaborant des formations de premier niveau. En Occitanie, le Synerpa (Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées) et la Croix-Rouge française, en partenariat avec les services de formation continue de l’Education nationale (Greta), ont élaboré une formation d’« accompagnant en gérontologie » de 435 heures (stage compris), lancée en 2019. Directrice de l’Ehpad Maisonneuve à Villefranche-de-Lauragais, en Haute-Garonne (62 salariés), Véronique Gémar profite du timing de la formation, qui démarre en septembre prochain, pour engager les demandeurs d’emploi volontaires dès cet été à l’occasion des stages d’immersion prérequis par Pôle emploi. Elle leur proposera ensuite des postes de remplacement d’aides-soignants, en bonne et due forme. Une manière de pré-engager les candidats sur cette période compliquée, mais aussi de préparer le long terme : les précédentes sessions, prises en charge par l’opérateur public, ont permis de recruter cinq personnes en contrat à durée indéterminée.
Le titre, inscrit au répertoire national des certifications professionnelles, précise l’étendue des tâches à maîtriser : dispenser « des soins de nature préventive, curative, visant à promouvoir, maintenir et restaurer le bien-être, l’autonomie, l’hygiène et le confort de la personne âgée », garantir « la surveillance et la sécurité de la personne âgée » et l’accompagner « à maintenir une vie sociale ». De quoi soulager les équipes en interne lors des premiers pas des salariés en établissements. « Cela nous évite d’assurer l’apprentissage des transferts ou du comportement à adopter face à une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer », explique Véronique Gémar. Mais il ne s’agit, dans l’absolu, que d’une introduction qui appelle à être complétée. « On a des accompagnants qui sont en formation “Humanitude”, sur la méthodologie de soins appliquée aux personnes grabataires, désorientées ou ayant des troubles du comportement », poursuit l’encadrante. Alors que cette directrice d’Ehpad compte déjà plus d’une moitié de faisant fonction dans ses effectifs d’aides-soignants permanents, elle s’appuie aussi sur cette formation (prise en charge par l’établissement) pour engager leur montée en compétence. Une logique vertueuse en termes de conditions de travail, mais qui a aussi ses limites. Car qui dit formation, dit financement à trouver et de nouveaux remplacements à organiser.