Grève symbolique des aides à domicile. A l’initiative du collectif « La force invisible des aides à domicile », une grève symbolique de ces professionnelles de l’accompagnement a été entamée il y a une vingtaine de jours sur tout le territoire. Toujours en exercice, celles prenant part au mouvement affichent leur « colère » sur les vitres de leur voiture ou en portant un brassard. Dans une interview à lire sur notre site, Anne Lauseig, assistante de vie et fondatrice du collectif, revient sur cette mobilisation qui s’additionne aux nombreuses autres que compte le secteur social cette année.
Elle rappelle leurs revendications : un meilleur salaire, une seule et même convention collective pour toute la branche, faire partie du Ségur de la santé et une homogénéité des frais kilométriques.
Elle se réjouit aussi que des bénéficiaires les soutiennent désormais et relaient leurs revendications. Certains leur ont envoyé des témoignages, d’autres ont collé une affiche au dos de leur fauteuil roulant.
En parallèle, elles essaient de rencontrer députés et sénateurs et de gagner les directeurs de structures à leur cause.
Crise sanitaire : les Esat et entreprises adaptées touchés. Ils étaient 84 % en 2018. Ils ne sont plus que 22 % en 2020. Le nombre d’Esat et d’entreprises adaptées ayant conservé un chiffre d’affaires stable ou en augmentation a plongé. Et à 98 % du fait de la crise sanitaire. 27 % affrontent même un déficit, contre 11 % deux ans plus tôt.
Ce sont là les résultats de la quatrième édition du baromètre des achats responsables rendu public par le Gesat (réseau de structures du travail protégé et adapté) le 29 juin. L’enquête a mobilisé 856 répondants, 306 Esat et entreprises adaptées, et 550 de leurs clients publics et privés.
L’impact de la crise s’avère donc important. Sans pour autant se révéler catastrophique. Tout d’abord, en raison des aides de l’Etat. Mais aussi parce que ces structures ont su s’adapter. Plus de six sur dix (62 %) ont lancé une nouvelle activité depuis 2018, soit 12 % de plus que lors de la précédente édition de ce baromètre. Près de huit sur dix (77 %) ont réalisé des investissements pour répondre aux nouveaux besoins et créer des réponses adaptées aux demandes de leurs clients, en particulier pour améliorer la qualité et l’innovation, mais aussi la formation des professionnels ou leur marketing.
Selon Patrick Maincent, vice-président de l’Unapei (handicap intellectuel), il manque encore un soutien de l’Etat en « aides structurelles à l’investissement », afin de permettre à ces opérateurs de se développer en lançant des productions propres et des activités de service, pour devenir moins dépendants d’entreprises lorsqu’ils en sont les sous-traitants.
Dématérialisation : les associations de défense des étrangers intensifient leur offensive judiciaire contre les préfectures. Face aux nombreuses difficultés liées aux démarches en ligne de demande de titre de séjour, un collectif interassociatif dédié à la défense des droits des étrangers a assigné 17 préfectures en justice ces derniers jours. Six recours avaient déjà été déposés auparavant. « Rendez-vous à prendre en ligne sans plages disponibles, mails de réponse automatique sans qu’aucune suite n’y soit donnée, silence prolongé après le remplissage en ligne d’un formulaire complexe. » A la suite de la fermeture des guichets dans les préfectures, La Cimade alerte depuis de longs mois sur les multiples obstacles qui jalonnent le parcours des usagers étrangers. Pour preuve de ces dysfonctionnements, l’association avait mis au point, en janvier 2021, un robot informatique pour simuler le comportement d’un usager : plus d’une préfecture sur deux ne disposait d’aucune date pour remplir au moins une démarche liée au service des étrangers (voir ASH n° 3195 du 5-02-21, p. 11). Face à ces problématiques, six associations réunies au sein d’un collectif – La Cimade, la Ligue des droits de l’Homme, le Secours catholique, l’ADDE (Association pour le droit des étrangers), le Gisti et le Syndicat des avocats de France – se sont lancées dans une bataille judiciaire afin d’imposer aux préfectures concernées la mise en place de procédures non dématérialisées, « comme le prévoit la loi ». « Les personnes sans papiers sont les plus massivement touchées », selon les organismes d’aide aux migrants. « L’impact de ces procédures numériques varie selon le statut des personnes concernées et la dématérialisation apparaît comme un outil de tri des personnes accédant à un titre de séjour en amont de l’examen de leur dossier », s’insurgent-ils.
Grand âge et autonomie : les propositions de loi passent, la réforme toujours au point mort. Monique Iborra, députée (LREM) de Haute-Garonne, a présenté à l’Assemblée nationale, mercredi 23 juin, une proposition de loi visant à « agir pour préserver l’autonomie et garantir les choix de vie de nos aînés ». Il s’agit de la onzième depuis l’annonce d’Emmanuel Macron, en juillet 2018, d’une réforme du grand âge et de l’autonomie. Aucune n’a encore été promulguée. Comme les autres avant lui, ce texte devrait en rester au stade de la proposition. Retrouvez sur notre site la liste des dix textes déposés à l’Assemblée nationale depuis mars 2019.