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Esat : une légitimité retrouvée

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Nombre de décideurs auraient voulu les voir disparaître, au nom d’un virage inclusif appelé de leurs vœux. Ils n’offraient ni insertion professionnelle, ni véritable travail. Pour évoquer les travailleurs handicapés mis à disposition par ces établissements médico-sociaux au sein d’entreprises ordinaires, on parlait d’ailleurs d’Esat « hors les murs », expression significative, illustrant un dedans perçu comme négatif, lié à l’enfermement, et un dehors auquel il conviendrait forcément d’aspirer. Commandé par le gouvernement en 2019, un rapport de l’inspection générale des affaires sociales (Igas) aurait pu leur porter le coup de grâce. Au lieu de cela, les Esat y sont qualifiés de « bouclier social ». Leur mission – proposer un métier et un emploi pérenne à des personnes éloignées du monde du travail du fait d’une maladie ou d’un handicap – est reconnue et valorisée.

Restait à les moderniser. La concertation lancée en janvier dernier par le secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées s’y est employée. Si aucune annonce n’est à prévoir avant le résultat des arbitrages budgétaires et interministériels qui devraient être tranchés cet été, les parties prenantes affichent leur satisfaction sur les principes qui y sont présentés et leur prudence quant à leur mise en œuvre effective (page 6, et dans notre podcast SMS de la semaine). Parallèlement, la crise sanitaire a obligé nombre de ces structures à se réinventer, à imaginer l’an dernier de nouvelles activités et à lancer désormais des opérations de restructuration de plus long terme (page 10).

Les Esat pouvaient d’autant moins rester immobiles que leur environnement économique, réglementaire, humain est, lui, mouvant. Les publics qu’ils accueillent sont eux-mêmes en pleine évolution, comptant davantage de personnes porteuses de troubles psychiques qu’auparavant, et moins d’hommes et de femmes déficients intellectuels. Face à cela, les professionnels voient eux aussi leurs missions d’accompagnement se transformer. On n’attend plus seulement des moniteurs d’atelier qu’ils démontrent leurs compétences techniques. Les Esat doivent devenir des « organisations capacitantes », selon la chercheuse Monique Combes-Joret (page 8), pour que tous exercent pleinement leur droit à l’autodétermination et tranchent la question de savoir s’ils ont envie ou non de gagner un milieu ordinaire de travail.

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