Nicolas Jeune gère 25 dispositifs. Selon lui, le reporting est « indispensable à plusieurs égards ». « D’abord, il permet de suivre l’avancement des situations des personnes accueillies dans nos structures dont les parcours administratifs sont marqués par des échéances déterminantes. Il permet aux équipes de suivre l’évolution des dossiers et de continuer d’assurer le suivi en cas d’absence ou de congés. Pour les chefs de service, les évaluations aident à analyser concrètement l’activité en fin de mois pour pouvoir l’ajuster, au besoin. » Chronophage, sa réussite tient à une astreinte régulière pour éviter les erreurs. « Il est essentiel que les travailleurs sociaux soient conscients de l’intérêt du reporting pour ne pas se sentir contraints. » A charge, pour les cadres, de « leur proposer des retours réguliers ».
In fine, le reporting permet de rendre des comptes aux financeurs sur les plans qualitatif et quantitatif afin de valoriser l’activité. « Il s’agit là d’une obligation inscrite dans nos conditions financières. Mais c’est aussi une opportunité pour nous de porter des plaidoyers. » Il invite toutefois à la vigilance : « Sans analyse ni narration, il est possible de faire dire ce qu’on veut aux chiffres. Et même si les financeurs aimeraient s’appuyer sur le reporting pour obtenir de la rentabilité, nous travaillons dans le domaine de l’humain. C’est incompatible. »