Les places d’hébergement d’urgence restent ouvertes après la fin de la trêve hivernale. Annoncée le 21 mai, le financement de cette mesure (700 millions d’euros) doit être débloqué par un vote prévu prochainement en loi de finances rectificative. Cette rupture inédite avec la gestion dite « au thermomètre » de la prise en charge des plus précaires est saluée par les professionnels, qui considèrent le modèle de remise à la rue estivale comme inacceptable. « Les besoins sont identiques toute l’année. Cela fait longtemps qu’avec les associations d’hébergement, nous demandons une prolongation de l’ouverture des places. Il n’y a aucune raison que la gestion du parc d’accueil soit saisonnière », rappelle Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité.
Outre l’aspect positif sur le plan de l’accompagnement social, le maintien des places est aussi l’occasion, pour les associations, de simplifier leur gestion des ressources humaines et de recruter des équipes permanentes. Ces dernières restent néanmoins vigilantes. D’abord, la moitié des 40 000 places supplémentaires allouées sont des places d’hôtel qui pourraient fermer. Ensuite, le 1er juin va marquer la reprise des expulsions locatives qui pourraient toucher environ 30 000 ménages.
L’ONPE poursuit son déploiement. Tous les deux ans, l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE) interroge ses observatoires départementaux (ODPE) sur leurs attentes, leurs besoins et leurs difficultés. Fin 2020, on dénombrait 83 observatoires départementaux installés et 10 en construction. Leurs axes de travail prioritaires concernent principalement la formation des travailleurs sociaux, le suivi du schéma départemental et la prise en charge des jeunes majeurs.
Leurs missions principales sur les territoires sont le recueil et l’examen de données chiffrées en protection de l’enfance – contribuant ainsi au dispositif d’observation longitudinale, individuelle et nationale en protection de l’enfance (Olinpe) – ainsi que la mise en œuvre du schéma départemental.
Le récent rapport de l’ONPE note également le rôle des ODPE pendant la crise sanitaire : tour à tour « cellules de crise » et « instances de mise en réseau et de concertation », ils ont permis de « soutenir l’organisation de la poursuite du travail des professionnels pendant la période du confinement ».
Certains observatoires départementaux ont aussi contribué à évaluer l’impact de la crise sanitaire sur le nombre d’informations préoccupantes et de mesures en protection de l’enfance. Enfin, ils ont également réalisé une analyse des pratiques professionnelles et du travail en réseau pendant cette période.
Violences conjugales : fin juin, les horaires du 3919 seront étendus. Le 25 mai, la ministre chargée de l’égalité femmes-hommes a signé avec la Fédération nationale Solidarité femmes (FNSF), qui porte le 3919 depuis une trentaine d’années, une convention pluriannuelle d’objectifs. Celle-ci doit permettre de passer à un fonctionnement en continu de la plateforme d’écoute qui vient en aide aux victimes de violences conjugales.
Parallèlement, cette action doit pouvoir renforcer le recueil et l’analyse de données sur ce type de violences. « L’amélioration sera aussi significative pour les femmes en situation de handicap, avec notamment un système de transcription pour les personnes malentendantes », fait savoir la FNSF dans un communiqué. La signature de cette convention intervient après une longue bataille entre le ministère et la FNSF. A l’automne dernier, le gouvernement avait lancé un appel d’offres sur le 3919. Fin janvier, alors que Solidarité femmes venait de saisir la justice, cette mise en concurrence avait finalement été annulée.