Certaines associations y songent. Mutualiser la fonction de recrutement de remplaçants spécialisés dans le médico-social, c’est le principe des coopératives Medicoop. Six associations issues des différents champs du social et du médico-social (grand âge, handicap, protection de l’enfance) ont décidé de s’approprier ce concept qui existe dans d’autres territoires français, en créant leur propre structure dans le Puy-de-Dôme en 2018. « On met en commun nos pools pour étendre les possibilités de remplacement au sein des associations », explique Ludovic Sauvanet, DRH de l’Adapei 63 et président de cette agence d’intérim qui prend la forme d’une société coopérative d’intérêt collectif. La formule ouvre davantage d’opportunités pour les employeurs : mutualiser les remplacements lève les craintes des intérimaires d’être exclus d’une équipe de remplacement en cas de contrat dans une autre structure. Globalement, l’agence d’intérim conclut entre 4 500 et 5 000 contrats à durée déterminée (CDD) tous les mois. Elle compte un responsable d’agence ainsi que cinq chargés de recrutement.
L’Adapei 63 (1 000 salariés, 65 établissements et services), qui signait « entre 14 000 et 15 000 CDD à l’année », externalise ainsi cette tâche répétitive et chronophage, de la recherche de remplaçants à la conclusion des contrats, soulageant les chefs de service et les cadres de proximité. Elle met aussi en avant un coût équivalent à l’emploi direct de remplaçants. Les établissements médicalisés ouverts 365 jours par an, en particulier, emploient davantage ces intérimaires : professionnels du médical, éducateurs spécialisés, accompagnants éducatifs et sociaux… L’agence permet de pallier les absences, quand les budgets sont disponibles. Le « gain phénoménal en flux de gestion » observé pour les administratifs se répercute aussi d’une autre manière sur les personnels éducatifs, qui passent moins de temps à former et reformer les nouvelles recrues puisque les allers-retours des mêmes personnes deviennent plus fréquents. « Cela peut représenter facilement 10 à 15 jours de travail libéré à l’année, qui sera davantage dirigé vers l’accompagnement des personnes handicapées », avance Ludovic Sauvanet. Le DRH admet en revanche que le système n’offre pas forcément davantage de marge de manœuvre dans l’organisation des congés des titulaires : « Même si on inscrit les personnes dans des pools, elles peuvent changer d’avis du jour au lendemain. » D’où l’importance de soigner l’accueil et l’intégration de ces profils pour éviter des déconvenues.