Monique n’aime pas son prénom. C’est celui de sa grand-mère décédée avant sa naissance. « Un prénom en simili », comme dit celle qui s’enferme des heures dans sa chambre de HLM pour rêver du prince charmant. Elle reproche à sa mère de ne pas aimer ses enfants. Son père, lui, est en prison. Jessie, la copine de Monique, souffre d’angoisse. Elle a vu sa mère se faire transpercer de 21 coups de couteau par son compagnon. Elle a appelé les secours avant qu’il ne se tranche la gorge. Fragile, elle a tenté de se suicider plusieurs fois. La vie bardée d’épreuves, de brèches, de fugues, de failles, de fuites, de mal-être et de crises des deux adolescentes est narrée par les psychiatres qui les ont suivies. Au fil des pages, le lecteur se glisse dans la peau de chacune des jeunes filles à travers le récit de leur praticien. Un livre subtil, inattendu, qui parle autant de l’engagement des professionnels et du transfert que des pulsions et du passage difficile de l’adolescence à l’âge adulte.
« J’aurai ma peau » – Antoine Courtecuisse et Antoine Devos – La Baraque d’édition, 12,50 €.