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Le rire, un messager aussi efficace qu’inattendu

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Peut-on rire de tout avec tout le monde ? Un travailleur social peut-il s’autoriser un trait d’humour avec les personnes accompagnées, y compris sur leur situation ? La réponse est oui. Mieux : l’humour compte parmi les outils à la disposition de ces professionnels. Mais, plus encore que tout autre instrument, il doit être manié avec précaution, s’inscrire dans un contexte défini, et n’être utilisé qu’une fois un lien établi avec la personne suivie. On rit avec, pas de. Parfois même, comme au sein de l’association Clown en route (page 13), les personnes suivies elles-mêmes chaussent le nez rouge. Car l’humour ne passe pas seulement par les mots. L’ensemble du corps est mis à contribution (page 8). Le rire devient alors communicatif. Au point que, parfois, mimes et grimaces permettent de retrouver le chemin de la parole. En témoigne Natalia Tauzia, psychologue (page 11), dont les pitreries auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de pathologies apparentées ayant cessé de parler ont permis que les mots retrouvent leur place et que le travail thérapeutique devienne possible : « Quand elles me voyaient arriver, elles ne pouvaient pas dire qui j’étais mais elles esquissaient un sourire. Il y avait chez elles une attente comique, comme quand on revoit un vieux film, dont on ne se souvient plus du titre, mais on se rappelle que c’est drôle. Leurs yeux pétillaient, le langage corporel s’activait. » Pour éviter les pièges, des formations commencent à être proposées, tandis que nombre d’établissements semblent encore frileux devant cette technique. Pourtant, un trait d’humour ouvre la possibilité d’une aide sans compassion, et offre un moyen détourné de délivrer un message, de s’attaquer à un blocage. Cette pratique relationnelle, maîtrisée, offerte avec discernement, respect et bienveillance peut même diminuer les tensions et l’agressivité parfois manifeste chez les personnes accompagnées. Une violence parfois due à une perte de repères cognitifs, comme au sein des Ehpad où intervient Caroline de Diesbach, clown, qui témoigne de son rôle auprès des personnes et des professionnels dans le podcast SMS de la semaine à retrouver sur notre site Internet. A l’écouter, on se dit que l’humour, ce propre de l’homme, peut lui rendre toute sa dignité. Romain Gary ne disait pas autre chose, en considérant que l’humour est « une affirmation de la supériorité de l’Homme sur ce qui lui arrive ».

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