Recevoir la newsletter

Égalité hommes-femmes : la fin du déni australien ?

Article réservé aux abonnés

Image

Égalité hommes-femmes : la fin du déni australien ?

Crédit photo Étienne Cassagne
En baisse dans les sondages et sous la pression de la rue, le gouvernement australien de Scott Morrison annonce des mesures pour lutter contre les inégalités hommes-femmes et contre les violences et les discriminations sexuelles.

Le gouvernement australien promet un budget « favorable aux femmes » dès ce mois de mai, à l’heure où le Premier ministre Scott Morrison affronte une véritable bronca sur sa gestion d’allégations de violences sexuelles au Parlement. Selon The Australian Financial Review, qui a reçu la primeur des mesures envisagées par l’exécutif, les subventions versées pour la garde d’enfants seront augmentées pour « amener plus de femmes au travail » et leur permettre « de suivre une formation professionnelle ». « Vous ne pouvez pas défaire toutes les inégalités, abattre tous les obstacles ou corriger chaque erreur dans un budget. Mais nous pouvons faire des progrès significatifs, afficher notre détermination à faire davantage », a confirmé la sénatrice Jane Hume, nouvelle ministre de la Sécurité économique des femmes. Outre la suppression du plafond annuel de 10 560 dollars australiens par enfant, le nouveau budget contiendrait de nouvelles politiques pour renforcer l’épargne retraite des femmes et « lutter contre la violence domestique ».

Lutte contre le harcèlement au travail…

Soit un outil supplémentaire pour tenter d’apaiser la colère des dizaines de milliers de manifestantes qui ont défilé ces dernières semaines à travers le pays pour réclamer une plus grande représentation des femmes au Parlement et une action énergique du gouvernement contre les violences et les discriminations sexuelles. Confronté à une chute dans les sondages, Scott Morrison a promis de lutter contre le harcèlement sur le lieu de travail. Le 8 avril dernier, il s’était déjà engagé à adopter « dans leur intégralité, en partie ou en principe » les 55 recommandations d’un rapport rédigé par Kate Jenkins, commissaire nationale à la discrimination sexuelle. Fait significatif de la panique qui a saisi le Premier ministre, les conclusions de ce texte avaient été totalement ignorées pendant plus d’un an, malgré sa remise au procureur général Christian Porter et à la ministre des Femmes Marise Payne. Elles appelaient à d’autres changements législatifs importants, comme la responsabilité pénale des juges et des parlementaires dans le cadre de la loi sur la discrimination sexuelle, ou l’inclusion du harcèlement sexuel dans la définition de la faute grave sur tous les lieux de travail, devenant donc un motif valable de licenciement. « Nous serons soumis à la même loi que quiconque, ce qui signifie que nous serons soumis aux mêmes conséquences. Quelqu’un pourra porter plainte contre vous, et cette plainte sera examinée. Si les charges sont confirmées, les poursuites seront engagées », a de son côté promis la procureure générale Michaelia Cash.

… sans trop de moyens

Le rapport préconisait également l’introduction des « devoirs positifs » donnant aux employeurs la responsabilité légale de prendre des mesures concrètes et proactives pour empêcher le harcèlement sexuel. Mais le travail de Kate Jenkins avait surtout mis en lumière le caractère famélique du budget alloué à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, soit 2,1 millions de dollars australiens inscrits dans le budget pour 2020 pour « aider à prévenir le harcèlement sexuel sur les lieux de travail ».

Le réveil législatif et budgétaire du gouvernement de Scott Morrison fait donc suite aux rassemblements du mois de mars, avec d’imposants cortèges de femmes intégralement vêtues de noir pour signaler « la force et le deuil » ou le déploiement de banderoles blanches portant le nom de toutes les victimes de violences sexistes depuis 2008. Une colère qui s’était traduite quelques jours plus tard par des sondages peu flatteurs pour Scott Morrison – soit une chute de sept points en à peine deux semaines – et la perspective de voir le gouvernement conservateur renversé par l’opposition travailliste en cas de scrutin anticipé.

… et d’ailleurs

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur