Le souffle de la vie

Il y a un « dire à entendre dans l’absence de mot s ». « Nos mains sont nos vies. » Caroline de Diesbach, allias Vroum, en est convaincue. Lors de ses visites en Ehpad, services de soins palliatifs ou hôpitaux gériatriques, cette clown tente de faire renaître du désir chez les personnes âgées qu’elle rencontre. Souvent absentes à elles-mêmes, atteintes de difficultés cognitives, victimes de la perte du langage, parfois très agressives, elles retrouvent, le temps d’une pitrerie ou d’une chanson, un peu du souffle de leur existence. Une main se tend, un corps se redresse, un pas de danse s’esquisse, un regard scrute, un sourire illumine. Autant de signaux que Vroum offre dans un court assemblage de vignettes, portraits éphémères et sensibles, portés par une écriture légère, la mieux à même de traiter un sujet grave. Marquée par la psychanalyse, Caroline de Diesbach tisse les fils de la vie, celle des autres et la sienne, son propre deuil et celui d’hommes et de femmes souvent en perte de repères.