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Une responsabilité collective

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Personne ne sait vraiment les compter, faute de pouvoir les diagnostiquer tous. Mais le constat ne peut être nié : leur nombre augmente, et la crise sociale actuelle va aggraver le phénomène. Les jeunes à la fois suivis par l’aide sociale à l’enfance (ASE) et par des établissements et services médico-sociaux spécialisés dans les situations de handicap ont été rendus visibles par le « virage inclusif » qui, selon le défenseur des enfants, Eric Delemar (page 12), s’est réalisé pour eux dans de mauvaises conditions. Mais la difficulté de leur prise en charge demeure constante.

L’inventaire des lacunes est long. Aux portes des instituts médico-éducatifs (IME) et de ceux thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques (Itep), les listes d’attente s’allongent. Les internats de ces établissements servant davantage de dernier recours pour des enfants suivis par l’ASE que de dispositif de soins. Le temps manque pour des actions de prévention. Les établissements de soins en pédopsychiatrie font défaut dans nombre de territoires. En somme, la société crée collectivement des handicaps ou, à tout le moins, d’importants troubles du comportement qu’elle ne se donne pas ensuite les moyens de prendre en charge individuellement (page 8). C’est pourtant la seule chance de progrès pour ces petits et adolescents.

Catherine Apura, psychologue à l’IME La Pépinière, dans le Nord, témoigne de la nécessaire adaptation des modes d’accompagnement de ces publics, expliquant que, au vu de leur difficulté à transposer les situations, elle doit accompagner le vécu sur le terrain, quand il se produit. Un mode d’intervention qui s’inscrit dans la durée, une temporalité à l’opposé de l’urgence à laquelle les professionnels, en particulier ceux de la protection de l’enfance, sont habitués. Malgré tout, la coopération s’améliore, fort heureusement, entre les secteurs du handicap et de l’aide sociale à l’enfance. De nombreuses frontières s’estompent, comme le souligne Sophie Marchandise, directrice de l’IME La Pépinière, dont l’entretien complet est à écouter sur le podcast SMS de la semaine (à écouter sur www.ash.tm.fr/podcasts).

Il subsiste néanmoins des zones d’ombre, en particulier lorsqu’il s’agit de démêler les troubles du comportement des maltraitances (page 10). Enfin, certains des nouveaux dispositifs imaginés apparaissent aux yeux des professionnels davantage comme un outil permettant de réaliser des économies que comme une solution efficace. Une vision court-termiste, puisque l’argent que l’on refuse d’investir pour mener des actions de prévention en protection de l’enfance ou pour prendre en charge au plus vite les manifestations d’un handicap impliquera, des années plus tard, des dépenses publiques autrement plus importantes pour traiter les difficultés que, quelques années plus tard, rencontreront presque à coup sûr les adultes de demain.

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