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Les identifier afin de les endiguer

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La violence est-elle inhérente au travail social ? Oui, à en croire les nombreux professionnels à qui nous donnons la parole cette semaine. Des violences protéiformes souvent peu comptabilisées, comme le déplore l’Observatoire national des violences en milieu de santé. Lequel invite à ne surtout pas banaliser les agressions, qu’elles soient physiques ou verbales, au risque de provoquer une réaction en chaîne d’effets délétères : absentéisme, démotivation, baisse de la qualité des soins, etc. (page 8). L’acceptabilité de cette violence dans la prise en charge de publics variés doit être considérée avec circonspection. Chaque structure ou service est invité à s’emparer de cette problématique en fonction de son identité propre, de ses problématiques. Et à tracer une ligne, rouge de préférence, entre ce qui est considéré comme une manifestation émotive, d’une part, et la volonté de « mal agir », de l’autre. Un enfant psychotique peut n’avoir aucun autre moyen que de mordre ou de griffer pour entrer en relation. Il n’en va évidemment pas de même quand un père maltraitant menace un éducateur spécialisé dans l’exercice de son métier. La violence n’est pas le monopole des usagers, comme le rappellent utilement certains directeurs. S’ils s’estiment mal compris ou insuffisamment pris en charge, des résidents d’Ehpad ou d’autres publics fréquentant des structures médico-sociales peuvent montrer de l’agressivité afin de faire entendre leur voix. Anne-Laure Butault, auteure d’un mémoire remarqué sur le sujet, alerte sur l’importance de la terminologie pour désigner les comportements des usagers. Elle propose aussi de considérer l’hypothèse selon laquelle l’institution peut mécaniquement générer de la brutalité puisqu’elle regroupe des collectifs qui ne sont pas homogènes (page 16). Des situations particulièrement difficiles à appréhender pour les directeurs de structures, qui doivent constamment arbitrer entre la sécurité de leur personnel et celle des personnes accompagnées. La mission de ces managers se complexifie, d’autant que de nombreux travailleurs sociaux nient avoir été victimes d’une agression, estimant qu’elle est partie intégrante de leur mission (page 13). Dès lors, comment identifier ces violences, comment les canaliser ? C’est pour répondre à ce défi qu’un institut thérapeutique, éducatif et pédagogique du Loir-et-Cher a mis en place une méthodologie en 10 points (page 14). Appliquée depuis 2015 et transposable à d’autres secteurs médico-sociaux, son ambition n’est pas d’éradiquer ces incidents mais de les cantonner à un espace prédéfini. Une démarche inspirante.

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