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L’aventure aura duré trois ans pour s’achever en décembre 2020. Hier, ou presque. Pourtant, Vincent Gomez-Bonnet, directeur général de l’association Fouque, qui gère sept Mecs (maisons d’enfants à caractère social) et deux IME (instituts médico-éducatifs) dans les Bouches-du-Rhône, porte un regard d’une grande acuité sur les événements. Il assume les aspects négatifs comme les points positifs. L’aventure, donc, a commencé au printemps 2017. Le département et l’agence régionale de santé (ARS) sollicitent l’association pour réfléchir à un dispositif hybride d’accompagnement des enfants qui relèvent d’une mesure de protection de l’enfance et sont accueillis en IME la semaine. Le service, ciblé sur l’accueil de huit jeunes déficients intellectuels âgés de 8 à 21 ans, voit le jour avant la fin de l’année. Expérimental, il sera pérennisé un an plus tard, à la faveur d’un bilan très positif. « Les difficultés ont commencé à partir de là, témoigne Vincent Gomez-Bonnet. Ce n’est pas un hasard : on était sur le champ de l’expérimentation, avec un accompagnement bienveillant de la collectivité, et une forme de terra incognita qui pousse les salariés à s’engager. Ce temps aurait dû être plus long. » Fait saillant : l’ARS a quitté la table des négociations avant l’ouverture du service. « Sans aucune explication, peste Vincent Gomez-Bonnet. Le département a compensé une partie des subventions. Mais il manquait dans le montage du dispositif l’institution du handicap. Nous n’aurions pas dû accepter que les deux tutelles ne se parlent pas et que nos moyens soient insuffisants. »

Sur le terrain, ils sont deux éducateurs spécialisés pour huit enfants, lorsque l’association estime qu’ils auraient dû être « un pour un », avec un plateau de professionnels plus varié. La mission est délicate et les arrêts maladie se multiplient. Des intérimaires jouent les remplaçants sans guère de conviction. « Ça a créé des dysfonctionnements majeurs au sein de l’équipe jusqu’à la création de deux clans, dont on paie encore le prix aujourd’hui au sein de l’association », explique le directeur général. Défaut de pilotage ? Vincent Gomez-Bonnet le dit volontiers : « On aurait dû purger très vite ces conflits. Au lieu de cela, on a fait du management à la petite semaine, en organisant les plannings pour qu’untel ne rencontre pas untel. On a peiné à tenir les réunions d’équipe hebdomadaire avec tous les professionnels. » Considérant que le service devenait maltraitant, Vincent Gomez-Bonnet en a décidé la fermeture, contre l’avis du département. Mais non sans en avoir tiré des enseignements. « Je suis convaincu que le besoin est prégnant. Et je vois mieux aujourd’hui ce qu’on pourrait mener. Ou pas. » Un échec pour, peut-être, renaître différemment…

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