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Un accompagnement sous tension

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Alcool, drogues, tabac, jeux… Certains produits coûtent cher, voire demeurent illégaux et confrontent leurs consommateurs aux limites de la loi. La plupart de ces addictions engendrent des troubles du comportement qui, à leur tour, conduisent à une importante désocialisation. Le prolongement de la crise économique et sociale voit s’accroître le nombre d’hommes et de femmes concernés par cet empilement de problématiques. Leurs profils se diversifient aussi, de plus en plus d’étudiants ou de télétravailleurs étant touchés par cette lame de fond. Pour tous, un cercle vicieux se met en place, ces dépendances pouvant amener à perdre logement et emploi. Et inversement, car ces lacunes renforcent les dépendances. La précarité s’installe, et avec elle son cortège de stigmatisations et de renonciations à faire valoir ses droits.

Le constat est rude. Mais il existe heureusement quelques solutions. Les prises en charge et les modes d’accompagnement ont évolué. Les établissements médico-sociaux spécialisés n’imposent plus aujourd’hui de sevrage préalable. Des accompagnements pluridisciplinaires ont été développés, les travailleurs sociaux étant désormais persuadés que le soin ne résout pas tout à lui seul (page 8).

Quoique mieux adapté au caractère systémique des addictions, cet accompagnement n’en reste pas moins l’objet de tensions. D’abord, celle qui le fait osciller entre une trop grande spécialisation, qui peut gêner la fluidité des parcours, et le manque de personnels et de structures spécialisées, en particulier dans le domaine du logement (page 12). Ensuite, autre sujet prégnant : la nécessité de ne rien précipiter, de ne pas agir dans l’urgence, malgré des problèmes cruciaux allant, par exemple, jusqu’au sans-abrisme.

De l’avis général, l’urgence consiste surtout à changer les représentations des personnes victimes d’addictions. Chez les travailleurs sociaux, qui considèrent encore qu’ils ne sont pas toujours les mieux placés pour accompagner ces publics. Mais aussi auprès d’autres intervenants, en particulier dans le monde du travail (page 10). Guillaume Quercy, directeur des activités nationales de l’association Addictions France, ne dit pas autre chose dans notre podcast SMS (disponible gratuitement sur notre site www.ash.tm.fr, menu « Podcasts »).

C’est à ce prix, et à celui-là seulement, que ces publics seront pris en considération dans leurs spécificités. L’une d’entre elles, et pas des moindres, tient à ce que les travailleurs sociaux doivent aller les chercher. Ils ne viendront pas spontanément demander l’aide dont ils ont besoin. En somme, le stade suprême de la désocialisation causée par des substances addictives.

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