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L’accompagnement du grand âge, un enjeu vital

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Il est vital de réformer rapidement et durablement l’accompagnement des personnes âgées. A cet effet, la Fnadepa propose un programme de 25 mesures fondées sur l’expertise de ses 1 200 adhérents.

« La crise sanitaire de la Covid-19 a amplifié l’urgence de réformer l’accompagnement du grand âge en démultipliant les tensions que notre fédération et de nombreux rapports dénoncent depuis des années : difficultés de recrutement, manque de moyens humains et financiers, cloisonnements entre établissements et domicile, entre sanitaire et médico-social, limites d’une gouvernance locale complexe…

Hier en tension, notre secteur est aujourd’hui au bord de la rupture, alors même que l’arrivée de la “vague grise” n’en est qu’à ses prémices : en 2030, la France comptera 21 millions de personnes de plus de 60 ans, soit presque un Français sur trois, contre un sur quatre actuellement. Et pourtant la réforme du grand âge et de l’autonomie, dont la loi éponyme serait le fer de lance, ne cesse d’être repoussée, malgré la promesse du président de la République. Nous ne pouvons nous résigner au report de cette loi.

L’accompagnement du grand âge est devenu vital pour nos aînés d’aujourd’hui et pour notre nation demain. L’enjeu est social, économique et sociétal. Il est, par-dessus tout, humain : il s’agit de donner à tout citoyen en perte d’autonomie la liberté de choisir son lieu de vie, grâce à un accompagnement de qualité et adapté à ses besoins et à ses attentes.

Contribuant depuis trente-cinq ans à l’élaboration des politiques “vieillesse”, notre fédération a décidé d’aller plus loin pour faire avancer le débat public. Nous appuyant sur les idées et attentes exprimées par nos adhérents, tous responsables d’établissements et de services, nous avons ainsi établi un programme pragmatique et ambitieux de 25 propositions pour réformer durablement l’accompagnement du grand âge. Ce programme s’articule autour de trois axes majeurs :

– soutenir les professionnels du grand âge ;

– optimiser le parcours de vie des personnes âgées ;

– stabiliser la gouvernance et les financements des territoires.

Venant en complément des rapports déjà remis au gouvernement, auxquels notre fédération a participé activement, ce document à destination des pouvoirs publics et des parlementaires avance des solutions de court, moyen et long termes, telles que l’augmentation en nombre et en pluralité des professionnels, le décloisonnement des métiers, la spécialisation de la prise en charge urgente des personnes âgées ou encore la transformation des agences régionales de santé (ARS) en agences régionales de santé et de l’autonomie (Arsa)…

1. Soutenir les professionnels du grand âge : une urgence sociale

Il faudra former 350 000 professionnels d’ici à 2025. Non délocalisables, ces emplois constituent un véritable levier pour faire diminuer le taux de chômage et relancer l’économie. Nous saluons les actions significatives mises en place par le gouvernement, mais ces dernières restent encore insuffisantes pour répondre à l’urgence.

Nous proposons bien évidemment d’augmenter le nombre de professionnels pour améliorer l’accompagnement des personnes âgées ainsi que les conditions de travail, l’un n’allant pas sans l’autre. Il s’agit de la condition sine qua non pour répondre à une triple urgence : combler les besoins croissants des personnes âgées en perte d’autonomie ; redonner du sens aux métiers du grand âge ; renforcer leur attractivité.

Afin que chaque citoyen puisse se sentir véritablement “chez soi” quel que soit son lieu de vie, l’augmentation du nombre de professionnels doit être accompagnée d’un renforcement pluridisciplinaire autour de la personne âgée : soignants, accompagnants, mais aussi psychologues, animateurs, ergothérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes, administratifs…

Il convient également de développer des postes de médecin traitant salarié dans les Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Cela permettrait de proposer des postes de médecin coordonnateur – médecin traitant à temps plein. Une action qui ne sera possible qu’en ouvrant très largement aux Ehpad la possibilité de passer au tarif global.

Nous souhaitons également décloisonner les métiers en développant des formations communes aux aides-soignants et aux accompagnants éducatifs et sociaux pour améliorer la mobilité entre établissements et domicile. De même, il est indispensable de décloisonner les rémunérations en étendant les mesures de revalorisation salariale du Ségur de la santé à tous les professionnels du grand âge ainsi que la prime “grand âge” aux professionnels du secteur privé, pour mettre fin à une concurrence malsaine entre les structures.

Améliorer l’attractivité des métiers est LA priorité !

2. Optimiser le parcours de vie des personnes âgées : un impératif éthique

Impliquer davantage la personne accompagnée et ses aidants dans les décisions doit permettre de replacer le libre choix de la personne au centre de son accompagnement. Pour cela, nous proposons de réaffirmer la pleine et entière citoyenneté des personnes âgées, de réviser le fonctionnement du conseil de vie sociale (CVS) ou encore de créer un conseil de seniors dans les communes de plus de 10 000 habitants.

Sur le plan sanitaire, spécialiser la prise en charge urgente des personnes âgées à l’hôpital ou en établissement est nécessaire pour éviter au maximum les temps d’attente trop longs. A cet effet, nous proposons de pérenniser les référents “gériatrie” mis en place au début de la crise du Covid-19 au sein des équipes du Samu, de mettre en place un accueil spécifique pour les personnes âgées dans tous les services d’urgence, mais aussi de créer des places d’accueil en urgence dans les Ehpad et résidences autonomie pour fluidifier les sorties d’hospitalisation.

Nous militons aussi pour que les modèles d’accompagnement soient repensés en favorisant le décloisonnement afin d’ouvrir les établissements vers l’extérieur et favoriser les échanges. L’Ehpad de demain sera une plateforme de ressources gérontologiques pouvant proposer : hébergement, accompagnement, soins à domicile, portage de repas, soutien aux aidants… Par ailleurs, l’accueil d’un cabinet médical, d’un restaurant ou encore d’un point-colis permettra d’ouvrir davantage les établissements au grand public et contribuera à changer le regard sur le vieillissement.

3. Stabiliser la gouvernance et les financements des territoires : des moyens essentiels

Bien qu’une première marche ait été franchie avec le plan d’aide à l’investissement qui dote le secteur de 2,1 milliards d’euros sur cinq ans pour la rénovation et le numérique ainsi qu’avec le Ségur de la santé qui revalorise les professionnels des Ehpad, aucune réforme majeure ne permettra d’améliorer durablement l’accompagnement des personnes âgées sans moyens nouveaux. Ainsi, 9,2 milliards d’euros supplémentaires sont nécessaires d’ici à 2030 pour rénover en profondeur l’accompagnement des personnes âgées.

D’autre part, en cohérence avec le parcours de santé des personnes âgées, et dans un souci de simplification et de lisibilité, nous proposons de réunir l’ensemble du secteur du grand âge autour d’un pilote unique.

Nous appelons à un “big bang” de la gouvernance pour confier aux ARS la gouvernance exclusive du secteur du grand âge : Ehpad, mais aussi résidences autonomie et services d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad) ou de soins infirmiers à domicile (Ssiad), au travers d’ARS transformées en Arsa.

Cela répondra à un triple objectif : équité entre les usagers sur les territoires ; proximité territoriale ; transversalité sanitaire-médico-sociale.

L’ensemble de nos « 25 propositions pour réformer durablement l’accompagnement des personnes âgées » est à retrouver sur notre site Internet. »

Contact : www.fnadepa.com

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