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En Île-de-France, une Escale pour les jeunes LGBT+ en errance

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En Île-de-France, une Escale pour les jeunes LGBT+ en errance

Crédit photo Flora Peille
Portée par l’association Basiliade, la recherche-action Escale permet la mise en sécurité et l’accompagnement de réfugiés LGBT+ en région parisienne. Le dispositif propose un habitat partagé dont les règles sont fixées par les colocataires.

Proposer un logement adapté aux réfugiés LGBT+ en grande exclusion, ainsi qu’un accompagnement social sur mesure. Tels sont les objectifs tirés des résultats d’une recherche-action réalisée par l’association Basiliade. Baptisée Escale, elle a pour objectif de répondre aux besoins de jeunes LGBT+ âgés de 16 à 35 ans qui vivent à la rue en Ile-de-France. Sa concrétisation s’est vue accélérée en raison de la crise sanitaire. En août 2020, deux collocations ont vu le jour à Paris (une troisième ouvrira bientôt) : trois hommes cohabitent dans le quartier de Belleville et un second appartement accueille cinq femmes à Montmartre.

Dépression, isolement, humiliation, perte de confiance en soi… les conséquences des discriminations subies par les jeunes sont nombreuses. « La collocation leur permet d’avoir des espaces personnels mais aussi des lieux partagés où ils n’ont pas à se cacher. Souvent, dans les centres d’hébergement d’urgence ou les foyers, la vie intime est proscrite et on ne peut pas héberger quelqu’un la nuit. Là, il s’agit au contraire de faciliter la création de liens », explique Noemi Stella, doctorante en sociologie à l’origine de la recherche-action et co-constructrice du projet.

Une grande attention est portée aux règles de vie que les colocataires fixent eux-mêmes. La non-mixité des genres est d’ailleurs un choix. Le règlement de l’appartement des femmes à Montmartre est formel : il ne peut y avoir d’invité masculin dans une pièce sans la présence de celle qui l’invite et aucun homme ne peut rester dormir. « La majorité d’entre elles ont subi des viols », précise Noemi Stell. Certaines ont été victimes d’esclavage, d’autres ont contracté le VIH, d’autres encore ont subi des thérapies de conversion. La question de la sécurité est fondamentale en raison des multiples traumatismes subis dans le pays d’origine ou lors du parcours d’exil.

Une pause pour se reconstruire

Le temps, essentiel pour se ressourcer, se reconstruire et se remobiliser, est une condition inhérente au projet. Basiliade mise aussi sur l’accompagnement global. Des travailleuses sociales, un psychologue, un psychiatre, deux infirmières, un médecin généraliste, un responsable de l’insertion professionnelle et de la formation ainsi qu’un juriste sont à pied d’œuvre. « Pour les jeunes accueillis en août, les changements les plus significatifs se portent sur la santé mentale. Le cumul de l’aide psychologique et des liens créés avec des personnes semblables est efficace », indique Noemi Stella, qui rappelle que disposer d’un logement stable constitue la base pour envisager un réel soutien.

Côté financement, si durant les six premiers mois la Fondation Abbé-Pierre et le bailleur social Elogie-Siemp ont pris en charge les coûts du logement et de l’accompagnement, c’est à présent Paris Habitat qui subventionne le dispositif après un appel à projets remporté par l’association Basiliade, et dont la durée est de deux ans. Pour le bénéficiaire, aucun critère administratif n’est pré-requis et toutes les prestations lui sont offertes, excepté s’il travaille. Dans ce cas, une participation en fonction des revenus est prévue. « Le but est d’accompagner la personne le temps nécessaire pour qu’elle devienne autonome. Aucune échéance de sortie n’est fixée. On dit qu’il faut sept ans pour sortir de la grande précarité. Nous espérons raccourcir ce délai », conclut la doctorante.

Inspirations d’ici…

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