Un jour, elle en a eu marre des trous noirs, des marteaux-piqueurs dans la tête au réveil et de la gueule de bois. Buveuse excessive, Stéphanie Braquehais, ancienne journaliste devenue écrivaine, a décidé de ne pas attendre de toucher le fond pour se sevrer de l’alcool. Un nouveau départ qu’elle consigne dans un journal, avec ses questionnements, ses recherches, ses doutes sur les ressorts de cette addiction. Au jour 18, on apprend par exemple que le terme « alcoolisme » a été utilisé pour la première fois en 1849 par un médecin suédois. Il remplacera le mot « ivrognerie », encore plus stigmatisant. Au jour 89, elle écrit que vivre sans alcool lui fait penser à la mort : « A quoi bon vivre si je ne peux pas m’évader un peu de moi-même quand le besoin se fait sentir ? » D’habitude, elle attendait le « feu vert psychologique » de 18 h pour décapsuler sa première bière. Maintenant, elle achète des bières sans alcool. Au jour 105, elle demande avec anxiété à son conjoint si elle peut renifler l’odeur de son verre de vin. Deux ans plus tard, Stéphanie est toujours sobre et n’a plus peur d’elle-même.
« Jour zéro » – Stéphanie Braquehais – Ed. L’Iconoclaste, 18 €.