Chez Bretagne Ateliers, association d’Ille-et-Vilaine qui gère deux établissements et services d’aide par le travail (ESAT) comprenant une centaine de personnes handicapées, et une entreprise adaptée qui emploie 460 salariés, dont 300 travailleurs handicapés, la question de l’intégration se pose dès l’amont du recrutement. Au sein des quatre unités de production, dédiées majoritairement à l’industrie automobile, ferroviaire et aéronautique, salariés de l’entreprise adaptée et « usagers » des Esat travaillent ensemble. Pierre angulaire de la formation et de l’intégration, l’école « métiers », ouverte en 2015, est un passage obligé pour chaque nouvelle recrue venant des Esat ou destinée à travailler dans l’entreprise adaptée. Elle comprend deux formateurs et une assistante de formation. Trois premiers jours d’intégration proprement dits sont organisés, par groupes de quatre à cinq personnes – « pour créer du lien, de la solidarité et de l’émulation entre les nouvelles recrues », précise Koulmig Cheney, directrice des ressources humaines de Bretagne Ateliers.
La première journée, l’entreprise et son fonctionnement sont présentés, en particulier le mode de management, inspiré de la méthode d’amélioration continue, ainsi que la gestuelle, la posture… « Les personnes ne savent pas encore sur quel poste elles vont pouvoir travailler, explique Koulmig Cheney. Nous leur présentons les différentes possibilités. » Les jours suivants sont consacrés notamment aux tests visant à évaluer les compétences et à proposer des postes correspondant aux motivations et aux savoir-faire des personnes. Celles-ci vivent une période de mise en situation en milieu professionnel, qui permet de définir si elles relèvent bien des activités de Bretagne Ateliers ou doivent être orientées vers d’autres structures. « Une fois intégrées, nous ne les plaçons pas ensuite directement en production. Elles peuvent tester les postes de travail au sein de l’école, avant une immersion en production. » Un point est ensuite réalisé, dès la première semaine, avec l’encadrant pour vérifier qu’un changement de poste n’est pas préférable. Puis, au bout de deux semaines, un bilan est organisé avec l’encadrant. Pour les nouveaux entrants non handicapés, l’école « métiers » est également la porte d’entrée, pendant une journée ou une demi-journée, avec une présentation de l’entreprise. Ceux qui sont destinés aux postes de production enchaînent ensuite une période d’immersion en atelier. Sans le passage par l’évaluation des compétences, sauf pour les salariés destinés à travailler en bureau d’études.