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Une réalité genrée

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SSurreprésentées dans le travail à temps partiel, au sein des emplois peu qualifiés, en immense majorité à la tête de familles monoparentales, souvent moins bien rémunérées, premières victimes de violences… Les femmes sont touchées de plein fouet par la précarité. Jeunes (sur le sujet, écoutez l’épisode 25 du podcast SMS, à retrouver sur l’ensemble des vos plateformes) comme retraitées se retrouvent davantage exposées par un système patriarcal à bout de souffle. Mais même si elle est palpable et multifactorielle, cette précarité demeure difficile à mesurer. Comment expliquer une telle invisibilité ? Le premier angle mort se situe au niveau des études statistiques nationales (page 8). Alors même que de nombreux travaux se fondent sur ces données, celles-ci tendent à gommer les inégalités individuelles, en se basant presque essentiellement sur les ressources additionnées par les membres d’un même ménage. Or, si les femmes, comme leur conjoint, peuvent s’appuyer sur la sécurité financière apportée par le couple, elles se retrouvent doublement exposées en cas de rupture du fait de leurs plus faibles revenus et des enfants dont elles ont souvent la charge. Autre explication : les plus démunies d’entre toutes préfèrent déserter la rue et les lieux d’accueil surfréquentés par les hommes. « C’est la nuit que les femmes ont peur. Elles se cachent », confie ainsi Elina Dumont. Après avoir vécu quinze années à la rue, cette femme reste engagée auprès des plus précaires et n’hésite pas à remettre en cause les pratiques actuelles des travailleurs sociaux. Elle a rendu, en octobre dernier, à la région Ile-de-France, un rapport sur le sujet (page 12). Cette disparition volontaire des radars vise à mieux se protéger des dangers rencontrés à l’extérieur et à tenter de passer inaperçues pour apparaître aux yeux de tous comme “Madame Tout-le-monde”. Mais les solutions de repli que trouvent les plus précaires, comme l’hébergement chez des tiers, ne sont pas non plus sans conséquences. Afin d’accompagner au mieux ces femmes, nombreux sont les professionnels du social et du médico-social à plaider pour une prise en charge genrée (page 10), qui tienne compte des spécificités féminines. Ne manquant pas de nous renvoyer en pleine figure les inégalités criantes de notre société et l’inadaptation de certaines prises en charge, trop tardives et compliquées. Ces lieux d’accueil dédiés sont actuellement en nombre insuffisant et, quand ils existent, ils mettent parfois du temps à être connus des principales bénéficiaires. A la clé pourtant, des temps de répit essentiels pour les femmes, qui gagneraient à se multiplier.

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