Restrictions sanitaires : les Ehpad demandent des assouplissements. « Nous avons perdu un an de notre vie. Or, pour nous, les années comptent triple ou quadruple. Elles sont limitées. Si on peut éviter de continuer à en perdre, ce serait bien d’alléger nos restrictions », a déclaré, lors d’une conférence de presse le vendredi 12 février, Philippe Wender, 83 ans, président de Citoyennâge, une association qui a pour vocation de porter la voix des personnes âgées en établissement. Celle-ci formule quatre demandes. Le premier assouplissement souhaité est un retour à la normale des visites des proches. Ce qui implique de pouvoir les recevoir en « toute liberté et intimité » dans leurs logements plutôt que dans des salles réservées. La deuxième est de pouvoir retourner dans les familles sans quarantaine au retour. La troisième requête concerne la vie sociale en établissement : il faut mettre fin aux cloisonnements des activités et des animations par étages. Enfin, « notre dernière demande est très pratique et, je suppose, très facile à mettre en œuvre : nous ne voulons plus de distanciation sociale lors des repas, renseigne le président de Citoyennâge. Ce n’est pas normal. Nous perdons toute convivialité. » Dans les semaines à venir, la couverture vaccinale devrait être proche des 80 %. C’est pourquoi le cabinet de Brigitte Bourguignon, ministre déléguée à l’autonomie, admet qu’une réflexion « est en cours » à ce sujet. Le Haut Conseil de la santé publique ainsi qu’Alain Fischer devraient être saisis sur la question d’ici quelques jours. Si l’avis du conseil scientifique va dans le sens d’un assouplissement du protocole, et après consultation des acteurs, des décisions pourraient être prises.
Banques alimentaires : le profil des bénéficiaires évolue avec la crise. Davantage de personnes isolées, de travailleurs pauvres, de retraités… Une étude publiée lundi 15 février par la Fédération française des banques alimentaires (FFBA) dresse le portrait sociodémographique des bénéficiaires du réseau. L’âge moyen des bénéficiaires est de 48 ans, soit un an de plus qu’en 2018. 20 % des répondants déclarent par ailleurs avoir un emploi, un chiffre en hausse de 3 %. Dans le détail, 70 % travaillent à temps partiel et 83 % font partie des catégories socioprofessionnelles « moins » (CSP -, soit les ouvriers et les employés). Le nombre de retraités et de personnes isolées augmente également, pour s’établir respectivement à 17 % et à 37 %. Autre constat frappant : 70 % des bénéficiaires sont des femmes. La fédération souligne en parallèle que 51 % des bénéficiaires ont recours à ses services depuis moins d’un an (+ 3 %), 35 % depuis moins de six mois, et que 12 % y ont eu recours à la suite de la pandémie de coronavirus.
Discriminations : une plateforme ouvre pour aider les victimes. La défenseure des droits lance une plateforme dédiée à la lutte contre les discriminations. Mis en ligne le 12 février, le nouveau service permet à toute victime d’effectuer un signalement et de se voir proposer un accompagnement juridique personnalisé et gratuit. « Doté d’un numéro de téléphone à quatre chiffres (39 28), d’un tchat et d’un accès dédié aux personnes sourdes ou malentendantes, il est destiné aux victimes ou témoins de discrimination, quel qu’en soit le motif (origine, handicap, sexe, etc.) et le domaine (emploi, logement, accès à un service, etc.) », indique l’autorité administrative indépendante. Pour chaque signalement, des juristes formés aux problématiques liées à la discrimination effectuent une première prise en charge : écoute, réponse aux questions, première qualification juridique de la situation, présentation des démarches possibles et orientation. Dans un second temps, si la problématique relève de ses champs de compétence, la défenseure des droits intervient pour faire rétablir la personne dans ses droits. Et si la situation n’est pas de son ressort, celle-ci sera dirigée vers les structures institutionnelles ou associatives compétentes.
Fin de vie : un portail pour trouver les mots. La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) propose aux professionnels le portail lavielamort onenparle.fr, un outil pour évoquer la fin de vie, la mort et le deuil aux enfants et adolescents. Celui-ci apporte des recommandations pratiques, comme éviter de dire à un enfant que son grand-père est parti, au risque que celui-ci l’attende. Une enquête de l’Unaf de juin 2020 indique que, pour 63 % des enseignants, le thème de la mort fait partie de leurs missions. Pour autant, 62 % d’entre eux pensent ne pas avoir la formation adéquate : seuls 7 % ont été sensibilisés en formation initiale et 4 % ont suivi une formation spécifique. Le portail est aussi utile aux professionnels de l’aide à l’enfance, aux personnels de santé et d’action sociale ou encore aux établissements médico-sociaux. Répartis en quatre onglets (médiathèque, ressources, initiatives et acteurs), les conseils émanent de 80 acteurs de terrain : chercheurs, sociologues, anthropologues, psychologues, psychiatres, art-thérapeutes, philosophes, puéricultrices…