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Quand Un Itep ferme pour individualiser les prises en charge

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Quand Un Itep ferme pour individualiser les prises en charge

Crédit photo Sophie Massieu
Dans l’Essonne, l’institut thérapeutique, éducatif et pédagogique Clairval s’est déployé dans trois villes du département, parfois sans même disposer de locaux. Objectif : être au plus près des enfants accompagnés et les prendre en charge en fonction de leurs réels besoins.

Fermer un grand établissement pour transformer les modes d’accompagnement, les individualiser et les apporter « hors les murs », notamment au sein des écoles et, surtout, des collèges. C’est le choix de l’institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (Itep) Clairval de Bièvres (Essonne). « Nous devions nous caler sur les besoins des jeunes, leur éviter de passer de notre Sessad [service d’éducation spécialisée et de soins à domicile] à l’Itep, explique le directeur Michel Dumesny. C’est trop compliqué pour eux de changer d’éducateur, de psychologue… Désormais, une seule et même équipe propose toutes les modalités de prise en charge. » Un choix qui s’inscrit aussi dans un contexte multiple : celui de l’ouverture vers le milieu ordinaire de scolarisation pour traduire dans la réalité le vœu sans cesse énoncé d’une société inclusive. Mais aussi celui d’établissements dont l’offre est moins adaptée aux désirs des jeunes accompagnés qui, par exemple, éprouvent un moindre intérêt pour les formations au BTP que proposait cet Itep, créé dans les années 1970.

Depuis un peu plus d’un an, l’équipe intervient sur trois sites répartis sur tout le département au lieu d’être implantée dans un seul établissement. Les 20 professionnels accompagnent 80 enfants « en souffrance psychique à expression comportementale ». Très majoritairement des jeunes garçons (une seule fille se trouve pour l’heure dans la file active), du CM2 à la 3e.

Temps d’adaptation

Avec ces nouvelles modalités de prise en charge, Michel Dumesny évoque une plus grande fluidité des parcours, des partenariats plus favorables avec l’Education nationale ou le secteur de la psychiatrie et une « rescolarisation » nettement plus conséquente. Un gain notamment permis par la prise en charge individuelle : « Cela diminue les phénomènes de violence que nous pouvions observer à l’Itep, lorsque les garçons étaient ensemble », observe Raphaëlle Lemoingt, éducatrice spécialisée. Elle confie que ce changement, important dans son quotidien professionnel, lui a demandé un temps d’adaptation, et que ses collègues l’ont aidée à s’accoutumer à une nouvelle façon de créer du lien avec des jeunes garçons. Désormais, elle considère que les jeunes qu’elle suit adhèrent davantage à ce qui leur est proposé, au point, pour l’un d’entre eux, de pouvoir envisager une rentrée en seconde générale.

« Il y a sept ou huit ans, ils étaient presque tous déscolarisés des structures classiques. Aujourd’hui, presque tous vont au collège, pour des temps plus ou moins longs, mais nous atteignons notre enjeu majeur du dispositif : maintenir une scolarité ordinaire », se félicite Sandrine Griveau, enseignante spécialisée. La professionnelle explique travailler la posture des enfants pour qu’ils deviennent des élèves à part entière, et les soutenir dans les acquisitions, notamment les plus compliquées. Elle ne cache pas pour autant que la collaboration avec certains enseignants demeure parfois compliquée. Reste à convaincre les familles, pour qui ce nouvel accompagnement représente, aussi, un changement d’ampleur.

Peu d’Itep ont à ce stade opéré un tel choix. Prêt à un partage d’expérience, Michel Dumesny prévient qu’une telle mue n’est possible qu’avec le soutien de l’association gestionnaire, capable de renoncer à son patrimoine, et si l’agence régionale de santé observe cette transformation d’un bon œil.

Inspirations d’ici…

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