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Le tabou de la mort recule pas à pas

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Tantôt prévisible, souvent brutale et, en temps de pandémie, terriblement fréquente, la mort frappe au sein des établissements médico-sociaux. En premier lieu, ceux qui accueillent des personnes âgées, bien sûr. Mais aussi, de plus en plus, du fait de leur vieillissement, ceux où vivent des hommes et des femmes handicapées. Qu’ils les aient connus et accompagnés quelques jours ou durant des décennies, les intervenants doivent affronter ces décès qui, sans doute, représentent le moment porteur du questionnement le plus complexe sur la bonne distance et la bonne posture qu’ils doivent adopter. Tout professionnels qu’ils soient, le juste positionnement n’interdit pas les émotions.

De plus, la mort détient un puissant effet miroir. Pour, malgré tout, se dégager de leurs propres angoisses, de leur propre vision et expérience du deuil ou de la fin de vie, les travailleurs médico-sociaux doivent s’outiller. Dans cette optique, de plus en plus de cursus sont bâtis sur mesure pour répondre aux besoins des établissements par les instituts régionaux du travail social ou les associations gestionnaires dotées d’un centre de formation. Mais elles sont encore trop rarement dispensées aux équipes dans leur ensemble (page 10).

Toutefois, le mouvement est lancé, la prise de conscience amorcée : la mort n’est pas la fin de tout. La fin de vie est marquée par la poursuite des soins apportés aux personnes, afin que leur départ se passe dans les meilleures conditions possibles. Sabrina, aide-soignante dans une maison de retraite, en témoigne avec bienveillance dans le 21e épisode du podcast SMS, disponible sur notre site Internet et sur vos plateformes d’écoute préférées.

Ainsi, pas à pas, ce tabou cède du terrain (page 8). Des rituels d’« au revoir » sont proposés aux résidents, aux professionnels et aux familles. Le recueil des directives anticipées tend à s’améliorer, même si le chemin reste encore long. Bien sûr, l’actuelle crise sanitaire complique la donne, mais un retour en arrière semble exclu.

Les établissements médico-sociaux pourraient presque montrer la voie à la société dans son ensemble. Elle qui, trop souvent encore, fait précéder la mort biologique d’une mort sociale dévastatrice. C’est ce que pointe la sociologue et anthropologue Laurence Hardy (page 13). Or, prévient-elle, cacher la mort fait souffrir les résidents et ne pas anticiper un accompagnement personnalisé des mourants engendrera, à coup sûr, des deuils pathologiques chez ceux qui leur survivent.

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