DRH de l’Association Fondation Bompart (AFB), structure membre de la Fehap (Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés solidaires) qui accueille près de 400 adultes handicapés ou dépendants, Olivier Beck est formel : « Pour s’adapter aux besoins de ces résidents, il va falloir former nombre de salariés dans un contexte où le principal dispositif qui permettait de faciliter cette montée en puissance a disparu… » Le plan de formation que préparait chaque année les entreprises a en effet laissé la place à un plan de développement des compétences moins ambitieux quand le CPF donne, lui, le pouvoir de choisir sa formation aux collaborateurs. « Celui-ci n’ayant pas, dans notre secteur, trouvé sa place, nous sommes en train de réfléchir à la manière dont nous pourrions les inciter à le mobiliser dans le cadre d’un cofinancement d’une formation plus longue qui pourrait alors répondre à ces nouveaux défis », explique-t-il.
Première pierre à l’édifice : la création de parcours reposant sur des formations modulaires et débouchant sur l’obtention d’une qualification ou d’une certification. Déjà la Fehap s’apprête à partir à l’abordage. « Cette évolution représente pour nous un changement de culture, poursuit le responsable. Dans notre secteur, nous sommes très attachés aux diplômes d’Etat. Or, si nous nous limitons à ces formations, nous allons être dans l’incapacité de nous adapter à la situation tendue qui est déjà la nôtre. » Cette petite phrase s’adresse principalement aux profils les moins bien armés face au marché du travail pour lesquels l’obtention d’un diplôme d’Etat est une marche bien trop élevée. « C’est pourquoi nous devons changer de braquet afin d’utiliser ces certifications pour combler un vide qui empêche aujourd’hui l’accès à nos professions ou de pouvoir évoluer », ajoute Olivier Beck. Concrètement, des échelons intermédiaires représentant autant de petits sauts en avant pourraient être mis en place. « Il nous faudra alors aller vers une évolution des maquettes pédagogiques », reconnaît le DRH. Et pour éviter de retomber dans les travers de l’individualisme et du repli sur soi, Oliver Beck souhaiterait que ces mutations soient actées dans le cadre des conventions collectives.
Pour l’AFB, il s’agit, via ces nouveaux programmes, d’intégrer plus de candidats motivés, mais aussi de recréer une dynamique collective vertueuse, ces certifications pouvant devenir un élément de la politique de formation tout au long de la vie des établissements. Une façon aussi de relancer des sujets connexes comme celui de la professionnalisation et de l’attractivité du secteur….