Les images d’Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) sont rarement réjouissantes. Celles d’Eric Guéret sont poignantes. Lors du premier confinement, le réalisateur a filmé le quotidien des 120 résidents de l’établissement Furtado-Heine, dans le XIVe arrondissement de Paris. Un tiers d’entre eux ont été contaminés, dont un quart sont décédés. La directrice annonce aux porteurs du coronavirus qu’ils doivent rester dans leur chambre quatorze jours : « Non je ne veux pas, je peux laisser ma porte ouverte, j’étouffe ! », s’écrie Mme Bénichou. « On va me boucler, j’ai peur », sanglote Mme Baro. M. Jean, lui, voudrait mourir car il a « toutes les peines du monde à respirer ». Le personnel fait ce qu’il peut mais Sonia, seule infirmière présente, ne dort plus la nuit. L’épreuve est douloureuse, violente, déshumanisante. Si les résidents pourront bientôt sortir de leur isolement, leurs proches ne peuvent pas leur rendre visite. Un film qui, au delà du Covid-19, renvoie à une question cruciale : la prise en charge du grand âge.
« Vieillir enfermés » – Eric Guéret – Diffusé sur Arte le 3 février à 22h40 sur Arte – Déjà disponible sur le site arte.tv.