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« On ne peut pas faire ce métier sans tendresse »

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« Je suis AESH [accompagnante d’élèves en situation de handicap] collective depuis huit ans et demi. Je n’avais pas d’expérience en la matière, ni rien de personnel qui pouvait me rapprocher d’enfants atteints de troubles autistiques. Arrivée en milieu d’année, je manquais de connaissances. Mais, au fil des mois, je me suis aperçue qu’il existe autant de formes d’autisme que d’enfants. Il faut beaucoup d’observation pour savoir comment réagir, car c’est différent d’un enfant à un autre. J’avais des images qui ne correspondaient pas forcément à la réalité. Finalement, je me suis retrouvée avec des enfants qui avaient envie de câlins et qui parlaient. Avec eux, il faut être vrai, on ne peut pas tricher. Ni faire ce métier sans tendresse, ce qui me plaît.

Bien sûr, il estr nécessaire de maintenir une distance, mais un enfant avec ces troubles ne peut pas évoluer sans amour. Ce n’est pas parce que j’en donne que je n’arriverai pas à me détacher et qu’ils ne pourront pas avancer. De temps en temps, je me dis que je ne suis peutêtre pas indispensable, qu’un élève n’a peut-être pas besoin de moi pour pratiquer telle activité ou qu’il n’a pas envie de ma présence à ses côtés. Il faut parfois savoir se retirer et faire confiance à l’autre.

Ce qui m’intéresse dans l’accompagnement collectif, c’est que ma posture professionnelle est la même que celle de l’enseignante, avec laquelle j’ai un vrai lien, une complémentarité. Même si je n’apporte pas la même chose sur le plan pédagogique, je peux intervenir quand c’est nécessaire, parler à voix haute, préparer des choses, amener un livre. Dans ce travail, je me sens mise en valeur. Une relation forte se crée avec l’enfant, que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. J’ai fait des stages en maternelle, mais ce n’est pas pareil. Le fait d’être soi-même et de répondre aux besoins de l’enfant, de le soutenir, est précieux. Je ne joue pas à l’adulte et ne suis pas un programme, je me situe dans l’accueil et l’écoute.

C’est génial de pouvoir travailler comme ça. Cela amène aussi à se remettre en question. Mais je ne gagne que 1 040 € par mois pour 33 heures par semaine. J’aimerais tellement continuer sans me poser de questions sur mon salaire. Je ne serais pas vraiment moi si je faisais autre chose. »

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