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« Je suis une thérapeute de la communication »

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« J’étais en 4e lorsque j’ai rencontré une orthophoniste dans un forum des métiers. Dès ce moment-là, j’ai décidé de tout faire pour parvenir à le devenir moi aussi. Mes parents sont tous les deux infirmiers psychiatriques, aussi la pathologie ne m’a-t-elle jamais fait peur. J’ai dû passer deux fois le concours pour le décrocher et j’ai été diplômée en 2004. Je me suis immédiatement orientée vers la surdité. Je voulais intervenir dans une structure et non dans un cabinet libéral, entre autres pour le travail en équipe et la prise en charge pluridisciplinaire. Notre vision des difficultés d’un patient s’enrichit de ce qu’en disent les autres professionnels.

Après seize ans dans cette structure pour jeunes sourds, j’ai rejoint cet été l’IEM [institut d’éducation motrice] Pierre-Cazin, à Anzin-Saint-Aubin (Pas-de-Calais), qui dépend de l’association La Vie active, où j’accompagne principalement des enfants polyhandicapés. Le poste était vacant depuis deux ans. Aujourd’hui, les jeunes ne veulent pas commencer en étant si mal payés : à peine plus que le Smic dans le secteur public, après cinq ans d’études ! On se bat pour obtenir des salaires décents. L’avenir de la profession en dépend. On a espéré qu’avec notre grade de master, on obtiendrait une juste reconnaissance, y compris de notre place au sein des équipes. Mais non…

Malgré tout, j’aime toujours autant ce métier. Je me perçois comme une thérapeute de la communication. Ce qui m’importe est de trouver les moyens, le moment, le dispositif qui permettent à ces jeunes de se faire entendre et de comprendre au mieux le monde qui les entoure. Et on a toujours quelque chose à découvrir dans cette profession relativement jeune. Je dois notamment me former à la prise en charge des troubles de la déglutition.

Après la fermeture des établissements pendant le premier confinement, on a vu les difficultés qui apparaissent lorsqu’on ne peut intervenir. Il semblerait donc que nous soyons bénéfiques ! Je m’en réjouis et, en même temps, c’est inquiétant pour ceux qui ne trouvent pas de place en structure ou lorsque les établissements ne parviennent pas à recruter d’orthophoniste. Venant d’arriver, j’ai du mal à me projeter dans quelques années. Mais je sais que je n’ai pas envie de devenir cheffe de service, de subir des pressions, d’une part, de ma hiérarchie et, de l’autre, de collègues. Je préfère continuer à me former, passer du temps avec les personnes accompagnées ou accueillir des stagiaires. J’aime montrer aux futurs professionnels la variété des possibilités dans la pratique de l’orthophonie. »

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