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« Fier de croiser un jeune qui s’en est sorti »

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« J’ai commencé comme animateur socioculturel en 1995. Ensuite, j’ai été moniteur-éducateur puis éducateur spécialisé, et je viens de terminer le cursus du Cafdes [certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale]. A l’adolescence, un éducateur de rue que j’ai rencontré m’a impulsé l’envie de faire ce métier. Je n’aimais pas l’école, mais ce monsieur m’a donné confiance en moi. Aujourd’hui, je suis responsable d’une équipe d’éducateurs de rue à l’association Avenirs des cités, en périphérie de Lens (Pas-de-Calais).

Ce que j’aime dans la prévention spécialisée, c’est le principe de libre adhésion. Rien n’est forcé, c’est l’usager qui choisit de venir à nous. On est vraiment dans un travail de proximité qui va jusqu’à accompagner le jeune physiquement pour l’aider dans ses démarches. Quand on est éducateur de rue, on est dans le quartier, les gens pensent que vous habitez là. On est un peu des leurs. C’est fondamental pour qu’une relation de confiance s’établisse et qu’un parcours se construise. On travaille avec des jeunes de 11 à 16 ans, des décrocheurs scolaires souvent, mais aussi avec des familles. Le problème est qu’on rencontre de moins en moins d’adolescents dans l’espace public : ils sont sur les réseaux sociaux, enfermés dans leur chambre. Les professionnels du service vont à leur contact via le dispositif des Promeneurs du Net.

En tant qu’ancien éducateur, je suis fier de croiser un jeune que j’ai accompagné et qui s’en est sorti. La plupart du temps, ces jeunes marchent sur un fil, il suffit de presque rien pour qu’ils basculent dans le vide. Quinze ou vingt ans après, j’en ai retrouvé plusieurs. Je ne les reconnaissais pas, mais, eux, ils ne m’avaient pas oublié. En tant que chef de service, ce qui me fait plaisir, c’est que le travail que nous accomplissons soit reconnu sur le territoire, alors que la prévention spécialisée est, par ailleurs, très peu considérée. Heureusement, le confinement a mis en valeur la connaissance que nous avons des publics sur le terrain. Très vite, on a pu répondre à leurs besoins.

Mes motivations sont guidées par l’utilité sociale et le sens de mon action, qui est de réduire les inégalités. Je rêve d’un monde meilleur. C’est un métier qu’il faut faire avec ses tripes, car il y a une grosse part d’engagement personnel. On ne laisse pas une situation en se disant : “J’ai fait mes 35 heures.” Je me remobilise aussi à travers la formation en intervenant dans des centres de formation. C’est important de partager mon expérience avec des étudiants et de leur dire que c’est à eux d’y aller maintenant. Mais la légitimité se construit dans le temps. »

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