« J’ai un parcours atypique. J’ai découvert le secteur de l’aide à domicile un peu par hasard, en 2002. Auparavant, je travaillais dans le secteur commercial en région parisienne. A la suite d’un déménagement dans l’Yonne, alors que je ne trouvais pas de travail, j’ai poussé la porte d’une association. C’est comme ça que tout a commencé. Loin, donc, d’une vocation. J’ai d’abord été embauchée à temps partiel, pour faire des remplacements, puis j’ai été titularisée. Mais je n’avais aucun diplôme, aucune formation en entrant dans ce service associatif d’aide à la personne.
Ce métier m’a rapidement plu. Il prend aux tripes. Depuis, j’ai évolué et me suis perfectionnée par le biais de la VAE [validation des acquis de l’expérience]. En 2011, j’ai obtenu le titre d’assistante de vie aux familles puis, en 2013, celui d’auxiliaire de vie sociale. J’aime le contact humain, le relationnel, le fait de se sentir utile. C’est un métier altruiste, à la fois un travail et une bonne action. C’est gratifiant de voir que, grâce à vous, la personne âgée se porte bien. Le principal, pour moi, est de voir un sourire et d’avoir un “merci”. J’ai aussi rapidement compris qu’il s’agissait d’une profession difficile. Je me suis donc engagée en tant que déléguée du personnel afin de défendre non seulement les droits des salariés mais aussi ceux des personnes aidées.
En pratiquement vingt ans d’expérience, le secteur a toutefois énormément changé. Je pense qu’il y a encore des motifs d’espoir, que la situation peut s’améliorer. Cela va prendre du temps, mais il ne peut pas en être autrement. Quand j’ai débuté, nous n’étions ni plus ni moins que des aides ménagères. Ce n’était pas encore un vrai métier. Il commence seulement à se professionnaliser. Depuis deux ans, je suis en reconversion à la suite d’une tendinopathie chronique. Mais je cherche à rester dans l’accompagnement de la personne âgée. Cela me colle à la peau. Moi qui ai multiplié les métiers avant, désormais, je ne me vois pas faire autre chose. »