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Un nouvel élan

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Et si l’automne 2020 était, dans quelques années, mentionné comme le début d’une mobilisation commune des travailleurs sociaux ? Si nul ne peut prédire l’avenir, il n’en reste pas moins que, de mi-octobre à ce mois de décembre, éducateurs spécialisés, étudiants infirmiers, intervenants à domicile ont scandé dans de nombreuses villes de France et d’une même voix des revendications communes.

Des événements conjoncturels portent ces manifestations. En premier lieu, bien sûr, la crise sanitaire et sociale, d’une part, le Ségur de la santé et les primes Covid, de l’autre, qui ont créé d’insupportables inégalités de traitement entre les travailleurs sociaux et médico-sociaux en fonction du simple lieu d’exercice de leur activité professionnelle.

Mais ces événements extérieurs, s’ils donnent un nouvel élan aux mobilisations, n’en sont pas la seule cause. D’abord, les revendications portées par le mouvement ne sont pas nouvelles (page 8). Elles ne concernent pas seulement la question des revalorisations salariales ou celle de l’amélioration des conditions de travail, mais aussi la société dans son ensemble. A force de soutenir des personnes en difficulté, les professionnels sont en première ligne pour constater les besoins criants des populations les plus vulnérables. Aussi est-il pour eux naturel de réclamer des logements décents ou des minima sociaux dignes. Bref, de ne pas militer pour eux seuls, mais en faveur de l’intérêt général et d’une société plus juste.

Des enjeux structurels et sociétaux nourrissent ces mobilisations. Selon le sociologue Michel Chauvière, les travailleurs sociaux se retrouvent aussi aux prises avec une marchandisation de leur travail qu’ils désapprouvent. Elle est en partie due, selon lui, à la décentralisation (page 10). Un propos que soutient aussi Sylvère Cala, éducateur spécialisé, dans le 16e épisode de notre podcast SMS, que vous pouvez écouter gratuitement sur notre site ash.tm.fr.

Face à la multiplicité des enjeux et à la demande croissante de visibilité de ces professionnels que le morcellement de leurs lieux et champs d’action a trop longtemps réduits au silence, le mouvement pourrait, cette fois, s’ins­taller dans la durée. Le réveil du collectif Avenir éducs peut constituer un signe avant-coureur (page 13). L’union, pour une fois sacrée, entre syndicats et collectifs pourrait en être un autre. La structuration du mouvement n’en est qu’à ses balbutiements. Mais elle est en cours.

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