Recevoir la newsletter

Les irremplaçables

Article réservé aux abonnés

Ce livre est issu d’un projet inédit : donner la parole à ceux que l’on n’entend pas, ou si peu, via des ateliers d’écriture menés dans 14 territoires dits « sensibles » grâce au soutien de la Fédération nationale des offices publics de l’habitat et de la Fédération des entreprises sociales de l’habitat. Environ 400 volontaires ont accepté d’écrire leur quotidien. Une soixantaine de textes ont été sélectionnés, qui mettent en lumière une population jusqu’alors oubliée, découverte lors du premier confinement : celle des salariés ne pouvant pas télétravailler, des caissières, des aides à domicile, des éboueurs, des facteurs… irremplaçables, mais non considérés. Celle aussi des « chercheurs » d’emploi. Porté par la Zone d’expression prioritaire (ZEP), le réseau des régies de quartier et deux journalistes, l’ouvrage dresse une sorte d’autoportrait de la France de la périphérie, comme on la nomme désormais. Pas d’artifice, juste la vie des gens, la vraie. On y rencontre Isadorra, qui, avec sa petite retraite de 600 € par mois, dit « rester simple » ; Florence et Fatima, qui font des ménages dans un immeuble et ont parfois envie de vomir à la vue des poubelles, mais qui aiment quand les locataires les remercient parce que « ça sent bon, c’est propre » ; Gaspard, qui se dit privilégié parce qu’il est fils d’enseignant ; Clément, qui revendique fièrement son identité de « jeune des cités », même si ça lui a joué de sales tours ; Benbellah, qui est animateur social mais se souvient qu’à l’école, petit, on voulait déjà l’orienter vers un métier manuel… Il y a aussi ceux qui comptent pour tout : manger, payer les factures, survivre. Surtout des mères célibataires, dont beaucoup ont pris la parole lors du mouvement des « gilets jaunes », des précaires qui ont honte d’eux parce qu’être pauvre « ça dévalorise », et des très modestes qui se situent juste au-dessus des seuils de solidarité nationale et n’ont droit à aucune aide. Puis il y a ceux qui rêvent d’un autre avenir possible et ceux à qui, un jour, la vie a souri.

Notes

« Vies majuscules » - Emmanuel Vaillant, Edouard Zambeaux et La ZEP - Ed. Les Petits Matins, 17 €.

Culture pro

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur