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Homme de combat

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Qui connaît Paul Strauss ? Personne (ou presque). Pour combler cette lacune, deux historiennes et démographes, Catherine Rollet et Virginie De Luca Barrusse, lui consacrent un livre bien mérité. Car l’action de cet homme, oublié de l’Histoire, est essentielle pour tous ceux qui travaillent dans le secteur social. Descendant d’une famille juive de Haute-Saône, Paul Strauss commence une carrière de journaliste et s’engage très vite sur le terrain politique, au cœur de la IIIe République. Fondateur de la Revue philanthropique, il donne une existence aux inspecteurs et sous-inspecteurs de l’Assistance publique, ouvrant très vite le concours aux femmes. Il deviendra tour à tour conseiller municipal de Paris, sénateur puis ministre de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance sociales entre 1922 et 1924. Son premier dossier d’élu est consacré au Mont-de-Piété à Paris, où les pauvres viennent déposer un bijou, un meuble, des vêtements… contre un prêt d’argent à un taux trop élevé. L’homme écrit que la vue de ces objets « fait mal et éveille la pitié pour tant de souffrances cachées ou visibles ». C’est à ce réformateur social que la France doit des améliorations notables en matière de santé, de logement et de retraite. Au Sénat, il s’attaque en priorité à la maltraitance des enfants et à la condamnation des violences dont ils sont victimes. Il plaide aussi pour la prise en charge par la collectivité des enfants dits à l’époque « anormaux », en faveur de la protection sociale des personnes âgées, des familles nombreuses nécessiteuses et des ouvriers. Pour lutter contre les logements insalubres et l’augmentation des prix du loyer, il défend la création d’habitations bon marché, ancêtres des habitations à loyer modéré. Parmi ses combats, l’égalité hommes-femmes et le droit de ces dernières à voter et à accéder à des métiers réservés aux hommes, en médecine, dans l’administration ou en politique. A la fin de sa vie, cet humaniste déplore l’insuffisance des « réformes sociales et qu’on soit de la sorte obligé d’avoir recours à la charité privée ».

Notes

« Dans l’ombre de la réforme sociale, Paul Strauss (1852-1942) » – Catherine Rollet et Virginie De Luca Barrusse, Ed. Institut national des études démographiques (Ined), 25 €.

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