Rémunération des aides à domicile : l’avenant 43 reçoit un avis défavorable. Réunie le 12 novembre dernier, la Commission nationale d’agrément (CNA) a rendu un avis défavorable sur l’avenant 43 à la convention collective nationale de la branche de l’aide à domicile (BAD) relatif aux classifications et rémunérations. Il avait pourtant été approuvé par les partenaires sociaux. Cet avis permet de s’assurer « que les financements nécessaires des conseils départementaux, seront bien mobilisés », explique Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée à l’autonomie, dans un communiqué de presse en date du 18 novembre. L’Etat, qui a promis cette hausse de salaires, y consacrera 200 millions d’euros par an. Mais la somme reste insuffisante pour financer cette réforme dont le coût global annuel s’élèverait à 487 millions d’euros, selon les derniers chiffres du ministère. A ce stade, aucun accord n’a été trouvé concernant la participation des départements. Les fédérations et différents acteurs du secteur dénoncent une « partie de ping-pong » entre l’Etat et ces collectivités territoriales. « Il y a eu un prolongement intéressant du Ségur de la santé pour les Ehpad, avec 1,3 milliard d’euros donné par le gouvernement. Nous le savons, les Ehpad sont financés à moitié par l’Etat, à moitié par les départements. Est-ce qu’à ce moment-là le gouvernement s’est seulement demandé s’il pouvait verser cette somme ? », s’exaspère Antoine Masson, directeur général du service d’aide et de soins à domicile Anjou Accompagnement, qui qualifie le communiqué de la ministre de « tartufferie ». Par courrier, Brigitte Bourguignon et Olivier Véran, ministre de la Santé, demandent désormais aux différentes parties prenantes de travailler sur « les adaptations techniques nécessaires et sur le calendrier » pour obtenir un accord au plus tard au premier trimestre 2021.
« Aide-soignant » en Ehpad : une formation accélérée qui inquiète. Pour pallier le manque d’effectifs en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), le gouvernement planche sur une formation accélérée de certaines missions de l’aide-soignant. Dans un document préparatoire, qu’a pu consulter la rédaction des ASH, il serait question d’un enseignement en dix jours ciblant à la fois les savoirs théoriques et la réalisation des soins. De quoi faire réagir les professionnels du secteur qui craignent, entre autres, une dévalorisation du métier. Bientraitance, troubles du comportement, communication verbale et non verbale, éthique professionnelle, confidentialité, sommeil, alimentation, déshydratation, fausses routes, transmissions… La liste des thématiques que pourrait comprendre la formation accélérée des missions de l’aide-soignant est longue. Il serait question de consacrer quatre journées et demie aux savoirs théoriques nécessaires pour « accompagner en sécurité » la personne âgée et le même temps à la réalisation des soins. Le dispositif pourrait s’adresser en priorité aux agents des services hospitaliers (ASH). Certains d’entre eux, aujourd’hui, sont « faisant fonction ».
Confinement : les services à la personne fortement touchés. Selon la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), les plus petites structures, ainsi que celles qui sont le moins diversifiées, ont été les plus impactées lors de la première vague du Covid-19. C’est le résultat d’une « enquête flash » à laquelle 13 000 organismes ont répondu. Quatre sur cinq ont connu un arrêt ou une baisse d’activité. Dans le détail, 48 % des organismes de service à la personne (OSP) ont été contraints de baisser le nombre de leurs interventions et 33 % ont dû cesser tout exercice. A la marge, 7 % d’entre eux ont affiché une stabilité de leurs activités et 4 % ont vu leur nombre d’interventions croître. A noter que les soins aux personnes âgées et/ou handicapées ont très souvent pu continuer. « Seuls 14 % des OSP qui effectuent ces activités ont cessé d’intervenir », pointent les auteurs de l’enquête.
Logement accompagné : Une porte d’entrée vers une insertion plus durable. 10 000. C’est le nombre de personnes qui, en 2019, ont quitté la rue ou un hébergement d’urgence pour gagner l’un des dispositifs du logement accompagné. C’est du moins le chiffre énoncé par l’Union nationale du logement accompagné (Unafo), qui a réalisé une enquête auprès de ses adhérents. Les répondants représentent 75 % du parc immobilier total géré par l’Unafo. Autrement dit, pour établir ce chiffre, un peu plus de 27 000 entrées et sorties dans les résidences sociales, foyers de travailleurs migrants, pensions de famille ou résidences pour jeunes ont été scrutées. Autre enseignement : plus de trois quarts des entrants vivent avec des revenus inférieurs au seuil de pauvreté, et 40 % disposent même de moins de 350 € par mois. Un tiers des entrants est âgé de moins de 30 ans, ce qui conduit l’Unafo à souligner le rôle du logement accompagné pour l’acquisition de l’autonomie des jeunes. L’insertion permise par ce type de logement semble, pour beaucoup, s’inscrire dans la durée, puisque 60 % des sortants quittent ces structures pour une solution durable, dans le parc privé ou le logement social.