Recevoir la newsletter

MSF réclame en urgence des psychologues

Article réservé aux abonnés

Alors qu’elle est plutôt habituée à intervenir sur les zones de guerre, depuis avril 2020, l’association Médecins sans frontières (MSF) est présente dans 56 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de France. Et depuis juillet, elle propose même des formations et groupes de parole visant à prévenir les risques psycho­sociaux chez le personnel ayant fait l’expérience de la première vague du coronavirus et à les accompagner pour mieux prendre en compte la santé mentale des résidents. Le 10 novembre, alors que la France est reconfinée, MSF a lancé un appel à la mobilisation pour soutenir les personnels de ces établissements. L’objectif : constituer des équipes de médecins, d’infirmiers et de psychologues afin d’accompagner les structures les plus fragilisées et d’y renforcer la prise en charge médicale. « Nous sommes inquiets de la situation des psychologues en Ehpad, s’alarme Marie Thomas, psychologue et responsable du volet “santé mentale” du programme MSF. Ils sont dans une fatigue extrême. Ils n’ont pas eu le temps de récupérer de la première vague. »

Et d’ajouter : « Depuis mi-octobre, ces professionnels se remobilisent. Essentiellement pour répondre aux interrogations des familles. Parce que même si le confinement est plus souple, il y a un certain nombre de mesures à respecter pour les visites des proches. Ce qui peut créer des tensions. Ils continuent aussi leurs recherches autour de la question du deuil en situation de crise. Enfin, ils poursuivent les bilans neuropsychologiques, les évaluations psychiques des résidents. » C’est pourquoi MSF estime indispensable d’obtenir des renforts. Ce que confirme Danaë Holler, psychologue clinicienne : « La crise accentue le besoin d’avoir plus de psychologues en établissement. Et ce de manière urgente et pérenne. Tant que l’on n’aura pas résolu ces manques, les problèmes persisteront. Le rôle du psychologue en Ehpad est en effet d’être la pierre angulaire d’une structure. S’il n’est pas partie prenante des décisions, si on ne lui donne pas les moyens (physiques, financiers, humains) de mener à bien des projets, généralement les problèmes suivent. »

Pour autant, Marie Thomas se réjouit de constater « la formidable créativité des psychologues en Ehpad ». « Même au cœur de la vague, ils ont su faire des propositions, s’adapter. Ils ont fait des recherches scientifiques. Ils ont réussi à évaluer les besoins, prioriser les interventions, faire preuve de calme et d’imagination pour recevoir les familles. Malgré tout. » Preuve supplémentaire, s’il en fallait, de leur importance.

Reportage

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur