« C’est très bien qu’il existe des dispositifs de prise en charge des auteurs de violences, mais je suis très sceptique sur la capacité de changement de tous. C’est possible pour une minorité d’entre eux, à condition qu’ils le fassent vraiment pour eux et non pour récupérer leur femme ou leur enfant. Etre dominant, c’est confortable. Si l’homme est jeune et qu’il prend conscience de ses actes, pourquoi pas. Mais s’il a 60 ans et qu’il a frappé sa compagne toute sa vie, c’est plus compliqué. De la même façon, c’est voué à l’échec pour les auteurs pervers narcissiques, comme cela a été le cas avec mon conjoint. Structurellement, ils ne peuvent pas se remettre en cause. D’ailleurs, quand ils sont soumis à une injonction de soins, ils ne peuvent pas participer à des groupes de parole. Je m’interroge aussi sur les récidives. Peu de victimes portent plainte. Alors comment savoir combien d’auteurs ont recommencé des années après leur prise en charge dans des centres dédiés ? »
(1) Auteure de J’aimais le diable (éd. Formbox, 2018).