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Le nécessaire accompagnement des auteurs

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Lancé le 3 septembre 2019, le Grenelle des violences conjugales a donné lieu à une série de mesures annoncées le 25 novembre suivant. Un an plus tard, le bilan s’avère mitigé. Un rapport sénatorial de juillet dernier rappelle que la politique de lutte contre les violences faites aux femmes « ne date pas de l’actuel gouvernement » et qu’une ligne d’écoute des victimes, par exemple, existe depuis 1989. Il souligne également que les crédits alloués à cette cause – dont il déplore le morcèlement – n’ont rien d’inédit, ayant simplement fait l’objet d’un redéploiement. Même réserve du côté des associations d’aide aux victimes, notamment en ce qui concerne l’insuffisance des moyens dédiés à l’accompagnement social des femmes et de leurs enfants. Mais si la violence conjugale demeure un phénomène complexe, néanmoins, la prise de conscience progresse. Outre la mise à l’abri des victimes, la reconnaissance de la notion d’emprise et la multiplication d’intervenants sociaux dans les commissariats et les gendarmeries, la prise en charge des auteurs commence à s’imposer. D’ici fin 2021, ce sont 30 centres spécialisés qui devraient ouvrir leurs portes. Certaines structures ont déjà entrepris ce travail. Comme à Grenoble, où, depuis dix ans, l’association Passible reçoit des hommes violents en entretiens individuels et collectifs, dont la majorité lui sont envoyés par la justice (page 15). Mickaël, lui, est suivi par l’association Virage (page 14), qui expérimente depuis septembre dernier un partenariat avec le Planning familial de la Loire destiné à recevoir des couples volontaires pour un suivi commun. Cette idée est loin de susciter l’unanimité chez les professionnels du secteur. Car s’il ne s’agit en aucun cas de médiation conjugale, la confusion entre « conflit de couple » et « violence » peut être dangereuse (page 8). De fait, pas question d’excuser, de légitimer ou de banaliser la violence, qui est un délit puni par la loi, mais bien de tenter de la prévenir. Et d’éviter les récidives. C’est l’objectif d’un centre d’accueil et d’accompagnement des auteurs de violences conjugales, créé au Mans en 2007, qui intervient en milieu ouvert et auprès des détenus. Ce dispositif précurseur s’appuie sur une approche psycho­généalogique d’inspiration québécoise, dont le but est de comprendre l’origine de sa violence pour modifier son comportement (page 11). Un accompagnement qui a aidé Etienne (page 13), mais dont Julie, victime de violences conjugales pendant des années, doute qu’il soit applicable et bénéfique à tous les auteurs (page 14), certains hommes refusant de reconnaître à la femme toute égalité tout en niant sa qualité de sujet.

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