Comité interministériel du handicap : interview de Sophie Cluzel. En amont du CIH qui s’est tenu le 16 novembre dernier, la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées nous a présenté les principales annonces qui y seraient faites. Parmi les avancées, l’ouverture de la prestation de compensation du handicap (PCH) à la parentalité, ou la volonté de développer l’habitat inclusif. Mais restent de nombreuses attentes, notamment des professionnels, sans réponse. Un podcast à réécouter !
Au moins 300 000 personnes sans abri en France.
C’est une estimation de la Fondation Abbé-Pierre. Elle explique reprendre la définition des sans-domicile utilisée par l’Insee [Institut national de la statistique et des études économiques] pour les enquêtes de 2001 et de 2012. Selon elle, ce nombre aurait triplé entre 2001 et 2020. Pour apprécier la situation de l’année 2020, la fondation a additionné les chiffres publiés par différentes sources officielles. Il s’agit du cumul de :
• 180 000 personnes en hébergement généraliste (sources officielles, octobre 2020) ;
• 101 000 personnes hébergées dans le dispositif national d’accueil (fin 2019) ;
• 11 000 personnes « européennes » en bidonvilles (délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement, chiffres 2020) ;
• 27 000 personnes sans abri (recensement de la population de 2016), un nombre récemment corroboré par l’addition des différentes Nuits de la solidarité dans les grandes villes de France (3 600 à Paris, 1 600 à Montpellier, 1 000 à Rennes, etc.).
Au regard de l’augmentation significative des chiffres, la Fondation Abbé-Pierre demande que soit relancée au plus vite une enquête « sans-domicile » par l’Insee. Par ailleurs, elle propose la création d’un fonds d’indemnisation des loyers et des charges « pour éviter la bombe à retardement des expulsions locatives dans les prochains mois et les prochaines années ».
Pour finir, la construction de 150 000 logements sociaux par an permettrait de régler la situation des personnes à la rue ou logées en hébergement d’urgence. Des moyens supplémentaires et une politique du « Logement d’abord » plus solide permettraient d’en garantir la mise en œuvre.
Prisons : le nombre de détenus en baisse en Europe. Dans son étude « Une évaluation de l’impact à moyen terme de la Covid-19 sur les populations carcérales » publiée le 10 novembre et réalisée par l’université de Lausanne (Suisse), le Conseil de l’Europe propose un état des lieux de la situation des prisons à différentes périodes de l’année 2020. De manière globale, entre le 1er janvier et le 15 septembre 2020, le taux d’incarcération a régressé de 4,6 %, « tombant de 121,4 à 115,8 détenus pour 100 000 habitants, dans les 35 administrations pénales qui ont communiqué des données », note le Conseil de l’Europe dans un communiqué.
Une déflation carcérale et une stabilité de la quasi-totalité des Etats ont été observées pendant la première période de confinement respective de ceux-ci. Ainsi, à la mi-avril, le taux d’incarcération avait réduit de 4 % pour 17 administrations pénitentiaires et restait stable pour les autres, excepté pour la Suède, qui a enregistré une hausse entre le 15 mars et le 15 avril 2020. Cette tendance à la baisse s’est maintenue puisque, à la mi-juin, seules la Suède et la Grèce enregistraient des taux d’incarcération supérieurs à ceux du mois de janvier. « Au 15 juin, la population carcérale avait encore diminué, passant de 546 589 détenus dans les 35 pays membres du Conseil de l’Europe à 508 891 (– 2,6 % par rapport au 15 avril et – 6,9 % par rapport au 1er janvier), ramenant le taux de population carcérale à 113,8 détenus pour 100 000 habitants », indique le rapport.
La France, pour sa part, a enregistré entre le 1er janvier et le 15 septembre une baisse de 13,4 %. Marcelo Aebi, directeur de l’étude, indique que « les tendances européennes peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs, dont une baisse de l’activité du système de justice pénale en raison du confinement, la libération de détenus à titre de mesure préventive pour réduire la propagation de la Covid-19 et la diminution de la criminalité entraînée par le confinement, qui a sans doute réduit les possibilités de commettre des infractions traditionnelles ».
Innovations. Pour favoriser l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi de personnes handicapées dans les secteurs sanitaire, social et médico-social, OETH et la Croix Rouge française ont mis en place un accélérateur d’innovation sociale, baptisé 21. Il vient de sélectionner quatre projets pour les accompagner pendant six mois et leur attribuer un financement pouvant aller jusqu’à 15 000 €. Parmi ces innovations à développer, par exemple, un exosquelette, présenté par Japet Medical Devices, ou le dispositif « Les Duos », pour favoriser le coaching interentreprises à destination des travailleurs en Esat (établissement et service d’aide par le travail). D’ici à 2023, ce sont ainsi 16 projets qui se verront accompagnés (quatre par promotion).