Plus de surprises, de découvertes jour après jour, d’improvisation, une meilleure connaissance des conditions de propagation du virus, des professionnels cette fois dotés d’équipements de protection individuelle, des gestes barrières appliqués depuis plusieurs mois au travail et dans la vie personnelle… A plus d’un titre, le confinement de l’automne diffère de celui du printemps. Aussi, même dans les secteurs les plus éprouvés lors de la première vague – la protection de l’enfance (page xx) ou les Ehpad (page xx) –, une sérénité relative semble s’afficher. Un calme qui se voit renforcé par la souplesse des nouvelles règles, le maintien de l’ouverture des écoles, des services publics, des accueils de jour, des structures de répit…
Mais si cette souplesse satisfait les acteurs, elle responsabilise aussi davantage les professionnels et les directeurs de structures. A eux de trouver, en particulier, le juste équilibre entre liberté et sécurité. En premier lieu, lorsque le protocole tarde à être publié, comme pour les établissements et services à destination des personnes handicapées (page xx). Surtout, même moins rude, ce confinement intervient après que le premier a déjà largement éprouvé les équipes. Plusieurs acteurs pointent des manques de personnel dans les services à domicile (page xx) aussi bien que parmi les professionnels dont le salaire n’a pas été revalorisé par le « Ségur de la santé ».
Cette différence de traitement était évitable, et il faudra sans doute du temps pour la corriger. Elle s’ajoute à d’autres inégalités, auxquelles il est parfois difficile d’échapper. D’abord, les écarts entre territoires, en fonction du degré de propagation de l’épidémie. Mais aussi entre les personnes accompagnées. Les hommes et femmes précaires (page xx), parfois pris en charge par des structures d’hébergement d’urgence (page xx), compteront parmi les premières victimes de ce nouvel enfermement. Et, pour elles comme pour tous, le plus difficile paraît pour l’heure l’incertitude. Incertitude sur la durée du reconfinement, sur son possible durcissement, sur d’éventuelles difficultés majeures d’accès aux soins. Mais, là encore, les acteurs ont appris à se faire entendre et à anticiper… l’imprévisible. Forts de leur expérience, ils ne cessent, en gérant le présent, d’œuvrer aussi à la construction d’un possible futur en commun.