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La crise aujourd’hui, des lendemains qui déchantent ?

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Plus d’un million de personnes pourraient basculer dans la pauvreté. Près de la moitié des bénéficiaires de l’aide alimentaire durant le printemps confiné était jusque-là inconnue des associations de soutien aux populations précaires. La reprise des contaminations cet automne et son corolaire, le couvre-feu, aggravent le contexte. Ces phénomènes sont, hélas, déjà bien connus et identifiés par les acteurs de terrain. Une situation sur laquelle ils alertent sans cesse les décideurs. La réaction des pouvoirs publics ? Des mesures d’urgence, certes appréciables, mais que tous disent ne pas être à la hauteur des besoins des plus démunis et qui, surtout, s’accompagnent d’un refus de mettre en place des mesures structurelles de lutte contre la pauvreté. Deux ans après l’annonce d’une stratégie de combat contre ce phénomène, les parties prenantes ne cachent pas leur déception. Et elles en analysent les raisons. D’aucunes n’hésitent pas à parler de blocage idéologique. Elles en veulent pour preuve le fait que même des données scientifiques, économiques et sociologiques ne suffisent pas à convaincre le gouvernement (page 8). Mais elles pointent aussi une faible mobilisation citoyenne, une image négative des pauvres (page 10), et certaines reconnaissent aussi une responsabilité des associations. Elles manquent de forces vives pour faire du lobbying et, parfois juges et parties en recevant des subventions de l’Etat, perdent une part de leur liberté d’expression.

Le résultat de l’absence d’une politique publique de long terme, lui, ne se fait pas attendre. Les hommes et femmes qui vivent des situations de précarité ne trouvent pas de logement, perdent leurs petits boulots, manquent des formations… et ne parviennent plus à construire leur avenir, faute de pouvoir répondre à leurs besoins élémentaires dans leur présent. C’est particulièrement le cas des plus jeunes qui, de 18 à 25 ans, demeurent toujours écartés du RSA et de tout revenu minimum d’existence. Les travailleurs sociaux qui tentent de faciliter leur insertion, entre autres au sein des missions locales, en arrivent parfois même à leur suggérer de renoncer à leur projet durable pour se consacrer à leurs besoins urgents, en attendant des jours meilleurs (page 12). Ainsi les difficultés sociales d’aujourd’hui préparent-elles, si l’on n’y prend garde, une société fragmentée où se projeter durablement deviendra de plus en plus ardu. Reste une lueur d’espoir : la formidable capacité d’adaptation de ces populations fragiles et des travailleurs sociaux qui les soutiennent.

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