Aides à domicile : coup de pouce sur les salaires… au printemps prochain. Le 16 octobre, la ministre déléguée chargée de l’autonomie, Brigitte Bourguignon, a annoncé que le gouvernement allait débloquer 200 millions d’euros pour ces professionnels qui interviennent chez des personnes âgées ou en situation de handicap. Un montant qui va leur permettre de bénéficier d’une hausse de salaire d’environ 15 %. Cette mesure doit être adoptée via un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), que le gouvernement a déposé en accord avec sa majorité, a précisé la ministre dans un communiqué. L’examen du texte en première lecture à l’Assemblée nationale a commencé le mardi 20 octobre.
Comme pour les primes, l’enveloppe débloquée par le gouvernement doit financer la moitié de la revalorisation, à charge pour les départements qui accepteraient d’entrer dans la démarche de prendre en charge l’autre moitié.
Cette aide, versée chaque année par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), devrait entrer en vigueur en avril prochain.
Le Ségur de la santé continue à faire des vagues. L’inégalité de traitement qu’il induit entre les professionnels ayant vu une revalorisation de leurs salaires et les autres, toujours en attente, soulève de plus en plus d’inquiétudes au sein des établissements et services médico-sociaux, en particulier parmi les personnels qui aident les personnes handicapées. Certains de leurs financeurs s’en émeuvent, à l’image de François Vannson, président du conseil départemental des Vosges, qui vient d’adresser une lettre en ce sens à Emmanuel Macron. Il a répondu à nos questions.
Personnes sans abri : Villeurbanne veut leur reconnaître davantage de droits. Vendredi 16 octobre, le maire de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, a signé une déclaration des droits des personnes à la rue. Il s’agit de la première ville de France à adopter les 14 articles de ce texte proposé par la Fondation Abbé-Pierre et la Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les personnes sans abri (Feantsa). Pour les signataires, cette initiative est une manière de « s’obliger politiquement à être vigilants ». Deux articles de cette déclaration vont être particulièrement élaborés : le respect du domicile et celui des biens. Selon Cédric Van Styvendael, « cela s’illustre, par exemple, lorsqu’il y a des occupations de l’espace public par des caravanes ou des voitures. Notre travail n’est, pour le moment, pas satisfaisant, car nous devons faire face à la pression de l’opinion publique qui nous demande de faire enlever ces véhicules quand l’occupation devient trop importante. Or, en les enlevant, nous ne sommes pas en phase avec le respect du domicile. Il faut aller vers un système qui propose une solution de relogement et où l’on fait attention aux affaires présentent sur les lieux, de manière que les gens puissent choisir ce qu’ils veulent conserver. »
Mineurs non accompagnés : un Mooc pour les travailleurs sociaux. Pour faire face aux difficultés d’accompagnement des mineurs non accompagnés (MNA), la fondation Apprentis d’Auteuil et cinq partenaires européens proposent une formation en ligne baptisée « Carnet numérique MNA ». Lancée le 16 octobre, elle a pour principal objectif d’aider les travailleurs sociaux à assurer un accompagnement global de ces mineurs. La formation propose des réflexions et des outils pratiques à expérimenter sous forme de Mooc (formation à distance).
Des éducateurs et des chercheurs ont collaboré, pendant deux ans, à l’élaboration de ce programme construit autour de quatre thématiques :
• introduction générale au parcours ;
• arrivée du jeune ;
• accompagnement quotidien ;
• préparation à la sortie. La formation sera gratuite pour les 1 000 premiers inscrits.
Aide juridictionnelle : un budget 2021 « loin du compte ». Le document bleu budgétaire consacré à la mission « justice » pour 2021 le confirme : l’aide juridictionnelle va bénéficier de 50 millions d’euros supplémentaires par rapport à 2020, portant ainsi son montant à 534 millions d’euros, contre 484 millions l’an dernier. Au sein de ce budget, la rétribution des avocats au titre de l’aide juridictionnelle stricto sensu atteint 414,5 millions d’euros, contre 379,6 millions en loi de finances initiale pour 2020 (soit + 34,9 millions d’euros).
Mais, pour le Syndicat des avocats de France (SAF), le compte n’y est pas : « Le nombre de bénéficiaires de l’aide juridictionnelle va exploser, rendant insupportable le coût de leur prise en charge à perte pour les avocats. »
Le rapport « Perben » relatif à l’avenir de la profession d’avocat, rendu au ministre de la Justice en juillet 2020, préconisait une hausse immédiate du budget à hauteur de 96 millions d’euros, dans le but de revaloriser l’unité de valeur à 40 €, contre 32 € actuellement. Le SAF, quant à lui, « exige le doublement immédiat du budget de l’aide juridictionnelle et l’exonération des charges pour les cabinets d’avocats qui travaillent sur ce champ », en « attente » d’une refonte totale du système.